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Euro 2021 : face à l’Espagne, l’Italie a renoué avec sa tradition défensive

Avant la demi-finale entre l’Italie et l’Espagne ce mardi 6 juillet, tout le monde se doutait que la possession de balle allait être un élément déterminant de ce match, mais personne ne savait dans quel sens elle allait tourner. Sur la pelouse de Wembley, les Espagnols ont rapidement mis les choses au clair : à eux le ballon, aux Italiens la défense en bloc. Pour se qualifier pour leur première finale depuis 2012, les joueurs de Roberto Mancini ont dû accepter de subir face à la Roja.

Avec seulement 35% de possession de balle, les Italiens ont été méconnaissables. Leur pressing haut, jusque-là si efficace dans cet Euro, n’a pas gêné les relances espagnoles. Le milieu de terrain a été méconnaissable. Nicolo Barella est passé à côté de son match, comme Marco Verratti et Jorginho. L’Italie a subi, longtemps, sur les accélérations de Ferran Torres, en raison de la précision du jeune Pedri et des décrochages incessants de Dani Olmo.

Mais finalement, c’est bien la Squadra Azzurra qui décroche son ticket pour la finale de l’Euro. Si Roberto Mancini a fait de l’Italie une équipe joueuse depuis qu’il a repris la sélection en 2018, cela n’enlève rien au fait que ses joueurs savent subir. Leonardo Bonucci et Giorgio Chiellini ont connu une Nazionale plus pragmatique qu’idéaliste et repousser les assauts espagnols (16 tirs à 7 pour la Roja) ce mardi soir a semblé être un doux retour en arrière pour les deux défenseurs de la Juventus.

Face à l’Espagne et pendant 120 minutes, l’Italie de Mancini a mis entre parenthèse la partition qu’elle déroule depuis le début de l’Euro. Très rarement en possession du ballon, elle s’est contentée de piquer en contre et de mettre une nouvelle fois en exergue les difficultés de la défense espagnole. L’ouverture du score de Federico Chiesa à l’heure de jeu (60e) renvoyait les Espagnols à ce huitième de finale de l’Euro 2016, quand ils avaient dominé les Italiens sans parvenir à les dompter (0-2).

Pourtant, l’égalisation d’Alvaro Morata à dix minutes de la fin de la rencontre (80e) aurait pu tout changer. Faire vaciller une équipe italienne qui n’avait pas vu, jusque-là dans cet Euro, une formation revenir à égalité dans un match. Jusqu’au bout de la prolongation, l’Italie a souffert mais n’a pas craqué pour aller arracher une séance de tirs au but durant laquelle Jorginho a offert la qualification en finale à ses coéquipiers, son staff et tout un pays à la recherche d’une victoire à l’Euro depuis 1968.

Contre l’Autriche, en huitième de finale (2-1, a.p.), la Squadra Azzurra avait déjà souffert. Différemment, en allant chercher une victoire en prolongation, déjà grâce à une ouverture du score de Chiesa. Les Autrichiens avaient fait fléchir l’espace d’un instant les Italiens avec un but en deuxième période, à 0-0, finalement refusé pour un hors-jeu. Mais comme face à l’Espagne, malgré les difficultés, les joueurs de Mancini avaient tenu bon.

Après cette prestation décevante sur le papier, mais avec la qualification en finale en poche, les Italiens chercheront certainement à reposer leur patte sur le jeu dimanche à Wembley. Si de l’autre côté des Alpes, la manière importe peu quand la victoire est en jeu, on parierait que le sélectionneur italien serait un poil plus content avec un succès bien construit en finale.

Face à eux se dresseront les Anglais ou les Danois, qui s’affrontent mercredi soir dans l’autre demi-finale de cet Euro, et qui savent désormais comment embêter l’Italie. Mais qui auront encore à découvrir comment faire craquer pour de bon la Nazionale, désormais invaincue depuis 33 matchs.


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