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Ce que l’on sait de la contre-offensive menée par l’armée ukrainienne contre la Russie

Un vent d’espoir souffle sur l’Ukraine. L’armée ukrainienne a annoncé, jeudi 8 septembre, avoir repris des territoires aux forces russes. Kiev revendique ainsi des avancées dans la région de Kherson, dans le sud du pays, dans le cadre d’une contre-offensive menée depuis une semaine. L’Ukraine a aussi créé la surprise en gagnant du terrain à l’est, dans la région de Kharkiv. « Nous pouvons reprendre nos territoires, nos terres », s’est félicité le président Volodymyr Zelensky. Franceinfo fait le point sur ce que l’on sait de cette contre-offensive des troupes ukrainiennes. 

Une percée dans la région de Kharkiv

Dans le nord-est du pays, l’armée ukrainienne a « pénétré les défenses ennemies sur une profondeur de 50 km », a annoncé Oleksiï Gromov, haut responsable de l’état-major ukrainien. Au total, l’armée ukrainienne affirme avoir repris une vingtaine de localités dans la région de Kharkiv, frontalière de la Russie, et environ 700 km2 sur tout le territoire. 

Un bilan positif déjà dressé, dans les grandes lignes, par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, mercredi 7 septembre, dans une vidéo publiée sur Facebook. « Cette semaine, nous avons de bonnes nouvelles de la région de Kharkiv », avait-il déclaré, évoquant des « localités où le drapeau ukrainien est revenu »

Depuis le début de la guerre, le 24 février, la région de Kharkiv est en partie occupée par les troupes russes. La ville, la deuxième plus grande d’Ukraine avec 1,4 million d’habitants, est régulièrement bombardée par les forces russes qui tentent de s’en emparer. En vain. Les troupes ukrainiennes sont cette fois parvenues à gagner du terrain.

Des avancées dans la région de Kherson

Dans le sud du pays, le haut responsable de l’état-major ukrainien Oleksiï Gromov a précisé que l’armée ukrainienne avait « avancé profondément dans les défenses ennemis, entre deux et plusieurs dizaines de kilomètres » et « libéré plusieurs localités » sans préciser ni le nombre, ni le nom des villes récupérées. Il y a dix jours, une première tentative de percée ukrainienne avait débuté dans la région de Kherson, ville de 280 000 habitants.

Dimanche soir, Volodymyr Zelensky avait annoncé la reprise de « deux localités dans le sud », sans les citer. Le même jour, un responsable militaire avait affirmé qu’« un dépôt de munitions ennemi » avait « été détruit près de Tomyna Balka », ville à l’ouest de Kherson. « Tous les ponts » sur le Dniepr, fleuve qui se jette dans la mer Noire, « sont hors d’usage », avait ajouté une porte-parole de l’armée. « Trois ponts flottants » construits par l’armée russe ont été détruits, d’après elle. 

Des pertes importantes côté russe

Selon plusieurs observateurs, la contre-offensive ukrainienne a mis l’armée russe en difficulté. L’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), un centre d’études américain qui rassemble des données sur le conflit, rapporte que les blogueurs militaires russes « ont reconnu des gains ukrainiens importants », notamment dans l’est du pays.

L’avancée dans la région Kherson a « infligé beaucoup de pertes aux forces russes », a déclaré Colin Kahl, sous-secrétaire pour la politique de défense au Pentagone, cité par Le MondeMême son de cloche du côté du général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU : « Je pense qu’avant l’hiver, les Ukrainiens pourraient s’emparer de toute la rive droite du Dniepr, dont la ville de Kherson », a-t-il confié à France 24.

L’armée ukrainienne vise la logistique russe

Lignes de ravitaillement, munitions, points de contrôle… L’armée ukrainienne s’attaque à la logistique russe. Son but : perturber « le système de gestion des troupes et la logistique » de l’armée russe à l’aide de frappes aériennes et d’artillerie, a expliqué le commandement ukrainien. Selon ses dires, 250 missions de tirs côté Ukraine se sont déroulées entre les 6 et 7 septembre, note l’ISW.

La stratégie de Kiev est aussi d’isoler les troupes russes pour empêcher leur ravitaillement. Le front se situe sur le fleuve Dniepr, espace que l’Ukraine ne peut pas bombarder. L’armée essaye donc de couper l’occupant de ses soutiens logistiques en détruisant les ponts construits par Moscou.

Moscou progresse dans le Donbass

Malgré ces progrès, la guerre n’est pas gagnée pour autant. Dans le Donbass, Kiev peine à avancer. Les soldats ukrainiens n’ont gagné que deux ou trois kilomètres près de Kramatork et Sloviansk, villes toujours sous contrôle ukrainien. En face, les forces russes ont pris au nord-ouest de Donetsk la « fourmilière », un bunker souterrain dans une zone où la ligne de front n’avait pas bougé depuis huit ans, d’après Le Monde. Elles ont aussi pris le très défendu hameau de Kodema, l’une des dernières localités avant la ville de Bakhmout.


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