À la Une: en Haïti, manifestations et violences après l’annonce de la hausse du prix du carburant

Publié le : 14/09/2022 – 17:31

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La décision a été accueillie avec « du feu, de la fureur et une paralysie », pour reprendre le titre du Miami Herald, qui raconte : mardi, « les Haïtiens ont découvert à leur réveil des barricades en feu, des rues fermées et une importante compagnie aérienne américaine (American Airlines) qui annule son vol de la journée, pour cause de tensions de plus en plus fortes suite à l’annonce de l’augmentation des prix du carburant ».

L’annonce a été faite dimanche 11 septembre par Ariel Henri. Elle doit permettre au gouvernement d’économiser plus de 400 millions de dollars par an de subventions, « un argent qui pourrait être investi dans des programmes sociaux dont le pays a désespérément besoin », note le Miami Herald, « mais l’échec à articuler clairement ce message a permis à ses opposants de politiser la situation et renforcer leurs demandes d’une démission du Premier ministre. »

Résultat : mardi 13 septembre, une bonne partie de la zone métropolitaine de la capitale était bloquée « par des démonstrations de ras-le-bol vis-à-vis de la détérioration accélérée des conditions d’existence en Haïti », constate Alter Presse. Avec à la clé une paralysie totale des activités.

Un mort et plusieurs blessés lors des manifestations

À Delmas, au nord-est de Port-au-Prince, un manifestant a été tué par balle, rapporte Alter Presse, et trois autres personnes blessées à Pétionville, à l’est de la capitale, où les locaux de plusieurs institutions ont été attaqués. C’est le cas de la station de radio Model FM, relève Le Nouvelliste : « Un de nos collaborateurs est sorti blessé. Notre bâtiment et d’autres matériels sont endommagés. Nous réclamons le support de la police », pouvait-on lire mardi sur la page Facebook de la radio.

Autre conséquence : la fermeture de l’ambassade de France, jusqu’à nouvel ordre, a indiqué sur Twitter l’ambassadeur Fabrice Mauriès, « inquiet du danger que courraient ceux qui doivent venir à l’ambassade localisée le long du Champ-de-Mars, près du centre-ville », écrit le Miami Herald. Fermeture aussi pour la journée d’hier de l’ambassade d’Espagne.  

En Équateur, réformer par referendum

Le président Guillermo Lasso a dévoilé huit questions lundi, sur la sécurité ou encore l’environnement, présentées ensuite devant la Cour constitutionnelle qui doit décider si elles sont constitutionnelles ou pas, note El Mercurio. Mais pour El Comercio, tout cela aurait dû être fait il y a un an, après la campagne de vaccination couronnée de succès, quand la popularité du président atteignait les 73 % : « Aujourd’hui, le gouvernement est très faible, il a perdu le contrôle de l’Assemblée nationale, et de nouvelles paralysies et manifestations sont possibles. »

Qui plus est, le journal estime que les propositions du président (permettre l’intervention des forces armées contre le trafic de drogue et l’insécurité, entre autres), ne résoudront rien : ce sont les aspects structurels qui doivent être abordés et réformés, et « le referendum ne doit pas être juste un moyen de remettre à flot le gouvernement ». Une universitaire, interrogée par El Comercio, estime d’ailleurs qu’il pourrait se révéler contre-productif, « en se transformant en une sorte de consultation pour ou contre le gouvernement ».

Inflation persistante aux États-Unis

Aux États-Unis, l’inflation persiste, et elle a moins ralenti que prévu au mois d’août : 8,3% sur un an en août contre 8,5% en juillet. C’est peu, d’autant que les prix de la nourriture, qui ne sont pas comptés dans ce baromètre, ont continué à fortement augmenter : +0,8%, pointe le Wall Street Journal. « Préparez-vous à une bataille de nourriture : le prix du panier de course est haut, et il va le rester », titre Politico, qui prévoit une augmentation de 11% en un an, et estime que les républicains devraient logiquement en faire un thème de campagne lors des élections de mi-mandat.

La facture énergétique des consommateurs est aussi en hausse : car si le prix de l’essence a baissé, l’électricité et le gaz naturel restent bien plus chers qu’il y a un an : +15,8 % pour l’électricité, un record depuis 1981, selon le Wall Street Journal. Résultat, le marché a plongé hier, constate le New York Times. Tout cela donnait un contexte pour le moins négatif à la fête organisée à la Maison Blanche pour célébrer le vote de la loi sur la réduction de l’inflation, note The Hill.

Dans USA Today, des experts parlent d’une « danse de la victoire prématurée » pour Joe Biden, avec une loi qui « n’aura qu’un effet négligeable cette année, et minime ou négatif l’an prochain ». Et la journaliste de conclure : « Ce que les électeurs regarderont le plus au mois de novembre (pour les élections de mi-mandat), c’est ce qu’ils pourront s’acheter avec leur paye. »


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