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Hausse des prix du gaz et de l’électricité, chèque énergie, aides aux entreprises… Ce qu’il faut retenir des annonces du gouvernement

« Notre objectif, aujourd’hui, est de stopper l’explosion des cours de l’énergie à l’échelle européenne et de les ramener à plus de modération », a martelé la Première ministre, Elisabeth Borne, mercredi 14 septembre.

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Face à la flambée des coûts de l’électricité et du gaz sur les marchés, le gouvernement a fait le point, lors d’une conférence de presse très attendue, sur l’état des ressources en énergie, et annoncé les nouveaux contours du bouclier tarifaire et des aides pour les entreprises pour les mois à venir. 

Des coupures de courant seulement en cas d’hiver rigoureux

Afin de « s’assurer qu’il y aura suffisamment de gaz et d’électricité cet hiver pour les Français », Elisabeth Borne a rappelé les actions qui ont été menées par le gouvernement. « Nous avons accéléré le remplissage de nos stocks de gaz, qui est désormais de 95% », mais aussi « augmenté les capacités d’importation des terminaux méthaniers » et « renforcé et diversifié les approvisionnements de gaz en provenance d’autres pays », tout en accélérant « les projets d’énergies renouvelables ».

De fait, « dans les scénarios les plus probables, si chacun prend ses responsabilités et fait preuve de la sobriété nécessaire, il n’y aura pas de coupure » d’énergie, a assuré la Première ministre, en se basant sur les prévisions des gestionnaires de réseaux, dévoilées plus tôt dans la journée. Dans ce cas, il n’y aura « pas d’activation du dispositif de rationnement pour les entreprises les plus consommatrices en gaz ». En revanche, « seules la sobriété et la solidarité européenne pourront nous permettre d’éviter des coupures dans les scénarios les plus pessimistes ». Dans le détail, dans le cadre de la solidarité européenne, la France s’est engagée à livrer du gaz à ses voisins en cas de besoin, et pourra recevoir de son côté du gaz.

Elisabeth Borne a donc rappelé l’objectif de baisser de 10% la consommation d’énergie par rapport à l’année dernière. « La sobriété, ce n’est pas produire moins. Il s’agit de réduire un peu le chauffage et de réduire les consommations inutiles », a-t-elle détaillé. 

« Ce n’est pas sur les Français en situation de précarité énergétique que les efforts doivent peser. »

Elisabeth Borne

en conférence de presse, le 14 septembre 2022

Le bouclier tarifaire prolongé en 2023 mais une hausse de 15% pour le gaz et l’électricité

Les prix anticipés de l’électricité et du gaz pour 2023 sont « déraisonnables », a reconnu Elisabeth Borne. « Sans action du gouvernement, les tarifs seraient multipliés par 2,2 au début de l’année prochaine », a-t-elle chiffré. Pour limiter cette hausse, la Première ministre a annoncé : « Nous allons prolonger en 2023 le mécanisme de bouclier tarifaire pour tous les ménages, les copropriétés, les logements sociaux, les petites entreprises et les plus petites communes. » Par ailleurs, le gouvernement s’est engagé à limiter « la hausse des prix à 15% pour le gaz en janvier 2023 et à 15% pour l’électricité en février 2023 ». Soit, en moyenne, 25 euros par mois pour les ménages qui se chauffent au gaz et 20 euros pour ceux se chauffent à l’électricité.

Par ailleurs, la Première ministre a promis qu’il n’y aurait pas de rattrapage sur la facture en 2024, mais que le manque à gagner pour les énergéticiens serait « pris en charge par l’Etat ». « Nous sommes aussi conscients des difficultés des Français qui ne se chauffent ni au gaz, ni à l’électricité, mais au fioul ou au bois », a-t-elle noté. Une enveloppe de 230 millions a été provisionnée et sera distribuée « en novembre » aux intéressés.

Un nouveau chèque énergie

« Un accompagnement spécifique pour aider les plus modestes » sera mis en place, a assuré la Première ministre. « Des chèques énergies exceptionnels seront versés, d’ici la fin de l’année », a annoncé Elisabeth Borne. « Cette aide concernera les 12 millions de foyers les plus modestes, soit quatre foyers sur 10. Son montant sera de 100 ou 200 euros selon les revenus.« 

Des aides refondues pour les entreprises

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a ajouté que les PME de moins de 10 salariés et dont le chiffre d’affaires est inférieur à deux millions d’euros « continuer[aie]nt à bénéficier de l’accès au tarif règlementé avec le bouclier tarifaire ». Pour les PME plus importantes, l’aide jusqu’à deux millions d’euros sera « refondue ». Dès le 1er octobre, « toute PME dont le chiffre d’affaires comprend au moins 3% de factures énergétiques aura accès à cette aide », dès lors que son chiffre d’affaires sera en baisse sur au moins un mois.

Enfin, pour les entreprises les plus énergivores (imprimeries, industrie des secteurs de la chimie ou de l’acier), le ministre de l’Economie a promis que « le dispositif européen qui est trop complexe et qui ne fonctionne pas » serait « revu de fond en comble ». Des discussions sont engagées avec la Commission européenne « et nous souhaitons qu’elles aboutissent avant la fin de l’année ». « Tant que les prix de l’énergie resteront élevées, le guichet pour les entreprises restera ouvert », a-t-il promis.


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