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« Qu’ils viennent » : des habitants de Kharkiv se moquent de la « mobilisation partielle » annoncée par Vladimir Poutine

« Pas de bons militaires, pas de motivation, pas de bons salaires. » C’est le constat que dresse Anton, un Ukrainien de 34 ans qui habite Kharkiv dans l’Est du pays, au sujet de l’armée russe. Comme lui, beaucoup d’Ukrainiens ne se sentent pas menacés par les annonces de Vladimir Poutine, mercredi 21 septembre. Après une série de défaites infligées par la contre-offensive ukrainienne, la Russie réagit. Dans une allocution télévisée, le président russe a annoncé une mobilisation partielle, dès mercredi. Quelques 300 000 réservistes vont être appelés. Un nouveau cran franchit dans cette guerre.

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Mais dans les rues de Kharkiv, la contre-offensive victorieuse de ces dernières semaines a galvanisé le moral des Ukrainiens. Quand on leur parle de cette mobilisation partielle en Russie, beaucoup bombent le torse, comme Anton : « Qu’ils viennent, ils resteront tous là. Je veux dire ils ne rentreront pas chez eux. » 

« Les Russes, ils ont bien compris qu’en Ukraine ce n’était pas un bon endroit pour venir traîner. »

Anton, habitant de Kharkiv

à franceinfo

Les victoires ukrainiennes sur le front suscitent beaucoup de fierté et la certitude qu’en face les Russes ne sont pas assez préparé pour gagner cette guerre – et ce malgré la « mobilisation partielle ». « Concernant la mobilisation, on ne s’inquiète pas. Poutine, il ne les a pas ces 300 000 soldats », assure Sacha, un entrepreneur. 

« On vit depuis longtemps à côté de la Russie, on connait bien les Russes, ils ne valent pas grand-chose, affirme l’Ukrainien. Ils sont démoralisés. Ils ne veulent pas combattre. Ils n’ont pas de bons de militaires. Pas de motivation, pas de bons salaires. On le voit sur le front, ils sont habillés en guenilles. »

L’épouse de Sacha, Angelica, renchérit : « Bien-sûr, on en a marre de cette situation. Tout le monde en a marre, en Ukraine comme en Russie. Mais nous on se bat pour notre pays. Alors que les citoyens ordinaires en Russie, ils ne comprennent même pas pourquoi ils se battent. »

À Kharkiv, ville meurtrie surtout au début de la guerre, les habitants vivent sous la menace quotidienne des bombardements. Mais ils tiennent bon, en partie grâce à ce très fort sentiment patriotique. « Je suis sûre qu’on va gagner cette guerre, affirme Oléna. Peu importe ce que Poutine annonce. Je pense que ça ne pourra pas être pire qu’en mars. »

« Les Russes vont continuer à détruire les infrastructures, comme ils le font en ce moment par exemple à Zaporijjia. J’ai survécu à tout jusqu’ici. »

Oléna, habitante de Kharkiv

à franceinfo

La ville de Kharkiv a encore été frappée dans la nuit de mardi à mercredi. Un bâtiment a été détruit, mais, pour Oléna comme pour beaucoup d’habitants ici, la victoire de l’Ukraine est à portée de fusil.

Des habitants de Kharkiv se moquent de la « mobilisation partielle » annoncée par Vladimir Poutine – reportage de Boris Loumagne

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