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Réchauffement climatique : dans le Tarn, des semences agricoles résistantes à la sécheresse

À Rivières (Tarn), la RAGT a installé dans les années 70 l’un de ses premiers centres de recherche. Des milliers de plants y sont analysés pour trouver les variétés les plus adaptées au marché et au climat. La résistance à la sécheresse est l’un des critères étudiés.

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Le soleil n’en finit plus d’assécher la terre, et cela a des conséquences sur les semences.

Le groupe RAGT (Rouergue Auvergne Gévaudan Tarnais), est une entreprise aveyronnaise distributrice de semences de grandes cultures créée en 1919 par des agriculteurs aveyronnais.

Sur les terres de la commune de Rivières, les plantes sont scrutées, étudiées durant toute leur évolution. « C’est dans ces pépinières que l’on vient chercher les plantes pour identifier les futurs parents des variétés de demain », explique Sébastien Chatre, directeur du centre de recherche RAGT.

Les plantes y sont sélectionnées en fonction de multiples critères que l’on va chercher à améliorer naturellement, comme la tolérance aux maladies, aux insectes, mais aussi la résistance accrue à la sécheresse.

On travaille sur les thématiques de la sécheresse, des températures, des nutriments et tous les impacts qu’a la plante dans le cadre du changement climatique. Cela fait déjà des années que l’on travaille le sujet.

Sébastien Chatre, directeur du centre de recherche RAGT

Mais les cycles difficiles s’accélèrent et les délais de recherche restent longs pour sélectionner les variétés adaptées. Par exemple, il faut huit, dix ans d’étude pour homologuer une nouvelle variété de sorgho et de tournesol ; quinze pour les espèces de fourragères.

Nos variétés sont testées dans des milliers de micro-parcelles chez les agriculteurs, dans différents environnements et en multi-années pour démultiplier les situations de difficultés et évaluer si son comportement est stable.

Sébastien Chatre, directeur du centre de recherche RAGT

Dans son champ, Joël Alcouffe voit évoluer différentes variétés de sorghos, plante qui cumule des caractéristiques intéressantes pour l’avenir. En effet, elle n’a pas besoin d’être irriguée : « Le sorgho est une des plantes qui répond bien aux critères d’agroenvironnement. Elle a une bonne tolérance à la sécheresse et présente une large variabilité », explique le sélectionneur.

Reste ensuite à choisir la meilleure variété. Et déjà à l’œil nu, Joël voit les différences. Sur les nombreux rangs, certaines variétés ont gardé leur parfaite tenue de tige alors que d’autres sont moins bons élèves.

Sur un test basique visuel, on peut voir si les plantes ont résisté ou pas à la sécheresse (…) Lors d’une année très difficile comme cette année, qui a été discriminante, nous pouvons choisir parmi toute les variabilités créées, que ce soit les plantes qui ont le mieux supporté ce genre de conditions.

Joël Alcouffe, sélectionneur en sorgho

Cette année, les frais de séchage sont très élevés, « on se doit donc d’avoir des cycles adaptés », explique le sélectionneur. Car l’objectif final est bien de répondre aux attentes des agriculteurs et donc d’avoir un rendement optimum par rapport aux potentiels de production qu’il a sur son exploitation.

L’essentiel des recherches se passe dans les champs. Puis, les variétés ou futures variétés sélectionnées pour les agriculteurs et industriels sont analysées, plante à plante et de manière non-destructive, au sein de la station du laboratoire de la RAGT situé à quelques pas de ces champs expérimentaux.

La teneur en huile des graines de tournesol est passée au crible : « Nous évaluons des milliers de sachets chaque année. Ensuite le sélectionneur va choisir pour identifier la meilleure variété », montre Sébastien Chatre, directeur du centre de recherche RAGT.

200 nouvelles variétés sont homologuées chaque année par l’entreprise. Parmi elles, des semences désormais capables de s’adapter au changement climatique.

Ecrit par Justine Salles et Miryam Brisse

durée de la vidéo : 01min 46

Reportage de Miryam Brisse et Robin Doreau.


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