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VIDEO. Egypte : comment Ramsès II a manipulé des faits à des fins de propagande

Il y a près de 5 000 ans, naquit en Egypte la civilisation la plus éblouissante et la plus longue de l’antiquité. Âge d’or de cette époque, le Nouvel empire, qui s’étendit de 1 500 à 1 070 avant J.-C. Une période faste qui vit l’apparition du premier Etat hiérarchisé, constitué d’une organisation politique sophistiquée. Le succès de cette culture tint, en grande partie, au désir de puissance des différents pharaons qui dirigèrent l’Egypte antique. 

L’un des plus illustres, Ramsès II, (v.1303 – v.1213 av. J.-C.) fut d’une longévité exceptionnelle avec un règne qui dura 66 ans. Considéré comme le souverain des souverains, sa monarchie est estimée comme l’apogée de la puissance de l’Egypte. Le documentaire « Champollion et Ramsès II, rencontre sur le Nil », diffusé dans le cadre de l’émission « Des racines et des ailes », révèle non seulement son vrai visage, mais revient sur l’incroyable héritage laissé par ce roi : bâtisseur insatiable, fin stratège, maître en communication avant l’heure, mais également adepte de la propagande.

Si le nom de Ramsès II résonne encore si fort aujourd’hui et berce notre imaginaire, c’est en grande partie grâce à Jean-François Champollion. Après avoir percé le mystère des hiéroglyphes en 1822, l’égyptologue français décide de partir en expédition aux pays des pharaons, six ans plus tard. Durant son périple de dix-huit mois le long du Nil, Champollion prend la mesure de l’omnipotence de Ramsès II face à la myriade de temples grandioses édifiés sous son égide. L’égyptologue français découvre que le roi égyptien était un communicant astucieux, gravant dans la pierre le moindre de ses faits d’armes et inscrivant son nom sur les constructions de ses prédécesseurs dans un souci de déification de sa personne. Mais il ignore que Ramsès II avait manipulé certains faits dédiés à sa gloire. 

L’exemple le plus frappant fut la bataille de Qadesh, dont les combats contre les Hittites sont sculptés sur une partie d’un temple de Louxor, et qui fut la première guerre à être documentée par des sources antiques. Sur ce bas-relief, le pharaon s’arroge la victoire de ce qui fut la plus grande bataille de chars de l’Histoire. « Si la bataille de Qadesh, ce jour-là, est une éclatante victoire de Ramsès II, analyse, dans le documentaire, l’égyptologue Claude Obsomer, ce n’est pas pour cela que Ramsès a atteint son objectif qui était de prendre la ville. Cette campagne est donc un échec. (…) Rentré en Egypte, Ramsès, en fin politicien qu’il est, ne va pas expliquer tous les détails. Il va mettre en exergue sa victoire éclatante et personnelle le jour de la bataille et passer sous silence les détails de ce qui s’est passé après. »

Cet aspect méconnu de Ramsès II, dit  » le grand », n’entama en rien son aura bien au contraire. Ses nombreuses réalisations, telles que les temples d’Abou Simbel, la salle de Karnak, le complexe d’Abydos, le Ramesseum de Thèbes (actuellement Louxor), sans compter d’autres centaines de bâtiments et sculptures, sont toujours considérées, par les historiens, comme le summum de la culture et de l’art égyptiens. 

>> Le documentaire « Champollion et Ramsès II, rencontre sur le Nil » présenté dans le cadre de l’émission « Des racines et des ailes », est diffusé le 28 septembre à 21h10 sur France 3.


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