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Sécheresse : ce que l’on sait des risques de rupture de distribution d’eau potable dans les Côtes d’Armor

La Préfecture des Côtes d’Armor a tiré la sonnette d’alarme sur les risques de rupture de distribution d’eau potable à la population « pour les dernières semaines d’octobre. Et appelle les particuliers à redoubler d’efforts pour économiser l’eau. Situation, restriction, les bons gestes : on fait le point.

« Les eaux souterraines sont en rupture, les niveaux de nappes phréatiques sont très, très bas, et nous sommes obligés de jouer avec nos trois principaux barrages pour essayer d’alimenter l’ensemble du département » a indiqué ce mardi sur Franceinfo Bruno Lebreton, chef de la mission Misen ((mission interservices de l’eau et de la nature)) des Côtes d’Armor.

De plus, les services de l’eau ont du tirer d’avantage d’eau durant la période estivale. De ce fait, « notre perspective c’est environ 45 jours d’autonomie, alors qu’en temps normal, à cette période de l’année, on est plutôt à 90 jours d’autonomie » indique le Préfet des Côtes d’Armor, Stéphane Rouvé.

Les pluies de ces derniers jours n’y changent rien. Trop éparses et irrégulières pour inverser la tendance : 40% à 50 % en dessous de la normale, selon les secteurs du département des Côtes d’Armor.

C’est la raison pour laquelle le département est passé en « alerte crise sécheresse », imposant de nouvelles restrictions des usages de l’eau.

Si Meteo France annonce un épisode pluvieux pour cette semaine, ce sera loin d’être suffisant pour inverser la tendance. Le déficit de pluviométrie a débuté en août 2021… ce la fait 13 mois de retard à combler.

Météo Bretagne le précise : il faut une succession d’épisodes pluvieux modérés (et non des pluies d’orages » pour permettre à l’eau de « pénétrer progressivement dans les sols« .

D’autant que le Stéphane Rouvé le rappelle, les prévisions « laissent entendre que d’ici 10 jours, on va à nouveau entrer dans une période plutôt sèche« .

Difficile d’estimer quels secteurs et combien de personnes pourraient être concernés par une rupture de l’alimentation en eau potable. Si une situation de rupture totale de l’approvisionnement est improbable, « on sera obligé d’envisager des coupures sur certains secteurs » indique Bruno Lebreton.

En fonction du niveau de production locale, et des ressources complémentaires, notamment autour des carrières, les services pourront alimenter « peut-être une partie de la population mais pas la totalité« .

Combiné aux efforts de tout un chacun pour réduire sa consommation, « on peut espérer gagner une dizaine de jours » sur un besoin journalier d’environ 130 000 m3 par jour.

Par ailleurs, le premier vice-président du département, Jean-Marie Benier, a demandé à l’Etat une dérogation pour pouvoir utiliser les « eaux grises » pour un usage agricole.

« Notre proposition est de pouvoir récupérer les eaux non conventionnelles, les eaux grises qui sont les eaux traitées par les usines de traitement mais qui ne sont pas utilisées aujourd’hui« , a-t-il expliqué sur Franceinfo. « Il ne s’agit pas, bien sûr, de les faire consommer par les particuliers, il s’agit bien d’une utilisation agricole ».  

L' »alerte crise sécheresse » est le niveau n°4, le plus élevé, impliquant des restrictions supplémentaires sur les usages de l’eau, ainsi :

  • Le nettoyage des façades, terrasses, murs, toitures, escaliers est interdit 
  • L’arrosage des terrains de sport, golfs… est interdit
  • Le lavage des véhicules est interdit pour les véhicules ayant une obligation réglementaire (sanitaire, alimentaire), technique (bétonnière, matériels agricoles liés à la moisson) ou liée à la sécurité
  • L’arrosage des pelouses et des fleurs est interdit
  • Le remplissage des piscines particulières est interdit.

Voir le tableau précis des mesures de restrictions, selon que vous êtes en zone de vigilance, alerte, alerte renforcée ou crise sécheresse.

En installant une pomme de douche avec un aérateur, on peut économiser jusqu’à 50% d’eau. D’autant que sous la douche toujours, couper l’eau lorsque l’on se savonne, permet également de moins consommer : de 15 à 20 litres d’eau par personne. Les bains et les douches représentent environ 4% de la consommation d’eau d’un foyer.

Autre geste : équiper sa chasse d’eau d’un mécanisme économiseur. (Ou, petite astuce moins onéreuse, déposer une briquette ou deux dans le réservoir, afin de diminuer le volume d’eau nécessaire pour le remplir). Les WC, c’est 20 % de la consommation d’eau de la maison, en moyenne.

Autre poste de consommation de l’eau potable : les machines à laver le linge (environ 12% de la consommation).

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Enfin, faire la chasse aux fuites d’eau : un robinet qui goutte, c’est 100 litres d’eau par jour de perdus. Une chasse d’eau : 1000 litres ! De quoi réduire à néant tous vos efforts. peut réduire à néant tous vos efforts.


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