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Coupe du monde de rugby 2022 : les Bleues « en mission » pour enfin briser le plafond de verre en Nouvelle-Zélande

« Retrouver le goût du combat ». A quelques jours de l’entrée en lice des Bleues dans ce Mondial, le sélectionneur-entraîneur du XV de France féminin Thomas Darracq a annoncé la couleur en visio-conférence de presse, mardi 27 septembre. Car depuis sa nomination en mai dernier, il le martèle, « la mission » pour ce Mondial sera d’enfin parvenir en finale. « On se doit d’avoir cette ambition-là », a-t-il encore répété au moment d’annoncer sa liste des 32 joueuses retenues, mi-septembre.

Arrivé en Nouvelle-Zélande le 23 septembre dernier, le groupe a eu une semaine pour se refaire une santé. « On a eu quelques jours d’acclimatation pour essayer d’encaisser ce décalage horaire de onze heures et retrouver un rythme de sommeil, a expliqué le coach des Bleues. On a repris un rythme progressif, avec parfois deux séances par jour et de la musculation ».

Le tout ponctué d’une « opposition » de trois fois quinze minutes contre l’Australie, samedi 30 septembre. Un programme copieux mais nécessaire, avant de se plonger pleinement dans la compétition.

Il faut dire que le cru 2022 aura la lourde tâche de vaincre le signe indien. En neuf participations à la Coupe du monde, la France s’est toujours hissée dans le dernier carré (hormis en 1998), sans jamais parvenir jusqu’en finale. En 2017, lors de la dernière édition disputée, le XV de France féminin avait pris la troisième place en Irlande, pour la sixième fois de son histoire.

Il est néanmoins difficile de savoir si les Bleues seront en mesure de rivaliser avec le gratin du rugby mondial – autrement dit les Anglaises et les Néo-zélandaises – durant les cinq prochaines semaines. La confiance, engrangée depuis un Grand Chelem retentissant au Tournoi des 6 Nations de 2018, s’étant quelque peu étiolée cette année.

« On a constaté une difficulté dans nos temps forts : une incapacité à marquer et à placer notre jeu. Le peu de ballons et le stress n’ont pas permis la même fluidité que pendant la tournée d’automne. »

Thomas Darracq, sélectionneur-entraîneur du XV de France féminin

à l’AFP en juillet pour faire le bilan du Tournoi des six nations

En novembre dernier, le XV de France semblait pourtant intouchable à l’issue d’une tournée conclue sur un double succès face à la Nouvelle-Zélande, championne du monde en titre. La perspective d’un titre cet automne était alors même évoquée avec une nouvelle génération prometteuse…

Bien loin du discours tenu en septembre après les deux prestations manquées contre l’Italie : une victoire sans briller à Nice, et une défaite inquiétante dans le Piémont. « On patauge un peu, on n’est pas assez menaçantes à mon goût. On a les occasions, mais on ne les met pas au bout. C’est frustrant », a réagi la demi de mêlée Laure Sansus, qui doit raccrocher après le Mondial.

Pour retrouver de l’allant, celui qui a été promu coach des Bleues à la place d’Annick Hayraud (reléguée au simple rang de manageuse avant l’été), a fait des choix forts. Le mot d’ordre ? « La polyvalence ».

La deuxième ligne Audrey Forlani et les ailières Cyrielle Banet et Caroline Boujard n’ont pas été retenues dans le groupe des 32 Bleues qui débuteront le Mondial, samedi. Tandis que la septiste Joanna Grisez, novice en rugby à XV, s’est invitée dans la liste comme surprise de dernière minute.

« Ce groupe montre une réelle ambition collective : on ne sent pas chez elles une volonté de marcher l’une sur l’autre. Au contraire, elles travaillent ensemble et s’encouragent mutuellement », expliquait Darracq, il y a quelques semaines. Il aura donc besoin de tout le monde en Nouvelle-Zélande. A commencer par la capitaine Gaëlle Hermet, blessée à un genou contre l’Italie, et un peu juste pour le premier match de la compétition.

Le Mondial doit justement démarrer piano pour les Bleues qui auront l’honneur de disputer le match d’ouverture face à l’Afrique du Sud, l’adversaire le plus abordable de la poule C sur le papier. Car si les Springboks sont champions du monde en titre chez les hommes, les Sud-Africaines ne pointent qu’au 11e rang du classement World Rugby et n’ont jamais fait mieux qu’une 10e place en Coupe du monde. Les Françaises avaient d’ailleurs eu un aperçu du différentiel de niveau en novembre lorsqu’elles les avaient battues (46-3) en test-match.

Mais la deuxième rencontre face à l’Angleterre, grandissime favorite de la compétition, sera d’un tout autre ordre. Les Red Roses ont remporté les quatre derniers Tournois des 6 Nations et restent sur une impressionnante série de 24 victoires consécutives. Les joueuses de Thomas Darracq auront donc fort à faire pour ne serait-ce que les accrocher, elles dont la dernière victoire contre les Anglaises remonte au 10 mars 2018 (18-17), dans le Tournoi qui avait mené les Bleues au Grand Chelem.

L'équipe fidjienne de rugby à VII, médaillée de bronze aux JO de Tokyo en 2021. (GREG BAKER / AFP)

L'équipe fidjienne de rugby à VII, médaillée de bronze aux JO de Tokyo en 2021. (GREG BAKER / AFP)

Dernier adversaire : les Fidjiennes, lors du dernier match. Si les Océaniennes ne pointent qu’au 21e rang mondial, elles peuvent compter sur un solide atout : leurs joueuses de rugby à 7, médaillées de bronze aux Jeux de Tokyo en 2021. Il faut dire qu’elles n’allaient pas rater la première Coupe du monde de l’histoire de leur île, habituellement évincée des qualifications à cause des qualifications automatiques de l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Les Bleues devront donc s’en méfier pour rêver de se présenter en finale, à l’Eden Park, le 12 novembre.

Le calendrier des Bleues

Samedi 8 octobre : France – Afrique du Sud, à 3h15 heure française – Eden Park (Auckland)

Samedi 15 octobre : Angleterre – France, à 9h – Okara Park (Whangarei)

Samedi 22 octobre : France – Fidji, à 8h15 – Okara Park (Whangarei)


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