France: dialogue de sourds majorité-opposition sur le budget 2023

Publié le : 11/10/2022 – 08:31

Les débats sur le budget 2023 ont débuté ce lundi 10 octobre à l’Assemblée nationale, mais ils pourraient tourner court. Le gouvernement est en effet tenté d’utiliser dès cette semaine l’article 49-3 de la Constitution, lui permettant de passer en force s’il estime ne pas pouvoir trouver de majorité chez les députés. Une hypothèse qui suscite forcément la polémique.

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« Bon, il est clair qu’il faut employer le 49-3, mais c’est ce n’est plus une surprise pour personne… » Circulez, il n’y a rien à voir. Pour Éric Woerth, comme pour le reste des députés de la majorité, la messe est déjà dite : 49-3 il y aura. En cause, la mauvaise volonté des oppositions, explique son collègue Mathieu Lefèvre : « Toutes les oppositions se sont opposées au projet de budget que nous présentons, c’est donc une posture qui les rendra responsables de l’utilisation du 49-3. »

Un blocage systématique que dément la députée Les Républicains Véronique Louwagie, soupçonnant plutôt la majorité de vouloir bâillonner les oppositions : « Il n’y a pas eu blocage des oppositions, le travail en commissions s’est plutôt bien passé. On avait qu’un moment dans l’année pour s’exprimer sur tous les sujets, et nous priver de ce moment, c’est déplorable. »

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Un peu de lest de la part du camp présidentiel ?

Des oppositions qui promettent de répliquer dans l’hémicycle et en dehors, à l’occasion par exemple de la marche organisée par l’Union de la gauche dimanche 16 octobre. Mathilde Panot, présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée explique : « C’est insupportable de la part de la Macronie de faire toujours du passage en force. Donc, s’ils veulent déposer le 49-3 sur la question du budget dès cette semaine, nous répondrons bien évidemment par une motion de censure, et j’espère que les gens seront nombreux le 16 octobre pour leur répondre par un 49-3 citoyen. »

Face à la colère, le camp présidentiel pourrait toutefois lâcher un peu de lest : le groupe Renaissance affirme ainsi être ouvert à l’adoption d’amendements de l’opposition même en cas de passage en force du gouvernement.

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