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Procès du crash du vol Rio-Paris : très ému, le directeur de l’enquête raconte comment les corps ont été repêchés « dans des conditions très difficiles »

La deuxième journée d’audience a été marquée par l’audition du directeur de l’enquête, submergé par l’émotion au moment d’évoquer la remontée des corps des victimes du crash du vol Rio-Paris. 

Article rédigé par

Radio France

Publié le 11/10/2022 23:30 Mis à jour le 12/10/2022 00:38

Temps de lecture : 2 min.

La parole a été donnée mardi 11 octobre aux enquêteurs au tribunal correctionnel de Paris où se tient le procès du crash Rio-Paris. Un colonel de gendarmerie à la retraite s’avance devant la barre, droit dans ses bottes, le costume impeccable. Ses explications claires et concises, lui qui a enquêté sur le crash du Concorde en 2000. Pourtant, au moment d’évoquer ces 228 corps au fond de l’Atlantique, la voix de Xavier Mulot se brise. Il a fallu faire des choix. Certaines familles voulaient que leur proche repose en paix dans l’océan. D’autres voulaient leur offrir une sépulture, ça n’a pas toujours été possible. Les larmes jaillissent. Long silence dans la salle d’audience. « Nous n’avons pu remonter que les personnes encore attachées à leur siège. Les autres, nous avons dû les laisser ». Les larmes coulent aussi sur des visages sur les bancs des parties civiles, clairsemées. Chacun se souvient du choix qu’il a dû faire il y a treize ans, lorsque les premiers corps ont été repérés.

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Les parties civiles craignent que le procès d’Air France et d’Airbus se transforme en procès des pilotes. Un trio dont le colonel Xavier Mulot, de la section de recherche des transports aériens, dresse un premier portrait. Aux bons témoignages de leurs collègues, succèdent ces éléments : la rigidité mentale particulière d’un des copilotes qui par ailleurs se séparait de sa femme. Puis, ce sentiment de panique, perceptible de cet équipage. Un avocat demande : « Ces éléments ont ils pu compter dans le crash ? » Le gendarme répond : « Je ne sais pas ». Selon lui, l’élément déterminant du crash reste le rôle joué par les sondes Pitot qui aident à déterminer la vitesse de l’avion.

Pourquoi n’ont-elles pas été retrouvées ? Ont-elles été suffisamment et bien cherché ? Le directeur d’enquête tente une réponse :« Il y avait une dispersion des éléments sur des milliers de kilomètres et de toute façon, même si on les avait retrouvées, elles auraient été en très mauvais état. » Sur le plan de vol des pilotes – autre point central du dossier – pourquoi les pilotes ont-ils foncer dans l’orage, quand tous les autres sont passés à côté ? Et puis, si les communications avec les centres de contrôle avaient été possibles, cela aurait-il pu éviter le crash ? « Non », répond le gendarme, impuissant face à la détresse des proches des victimes.

Le 1er juin 2009, le vol AF447 Rio-Paris s’abîmait dans l’Atlantique. 228 ont perdu la vie dans cette catastrophe aérienne. Les entreprises Airbus et Air France sont jugés pour homicides involontaires. Le procès s’est ouvert lundi 10 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris et se refermera le 8 décembre. 


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