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CARTE. Pénurie de carburant : quelle est la situation dans les raffineries de l’Hexagone ?

Les grévistes ne cèdent pas. Le mouvement qui touche la plupart des raffineries de l’Hexagone a été reconduit, jeudi 13 octobre, chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, malgré l’appel du gouvernement à suspendre le conflit « sans délai ». Les employés des raffineries TotalEnergies de Normandie, de Donges, de Feyzin, de La Mède et le dépôt de Flandres ont reconduit leur mouvement de grève, au lendemain de l’échec de discussions avec la direction. Voici une carte des infrastructures touchées par ce mouvement. 

Six raffineries affectées par la grève

Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime). C’est la plus grande raffinerie de France. Près du Havre, ce site baptisé « Normandie » est le premier du groupe TotalEnergies à avoir été mis à l’arrêt, à partir du 28 septembre. L’entreprise avait alors invoqué « des raisons de sécurité » liées à la grève entamée la veille. Depuis, « il n’y a plus aucun produit fabriqué (…) sorti de la raffinerie et le pipeline qui alimente Paris est également à l’arrêt », rapportait la CGT, jeudi. Samedi, le syndicat faisait état « de 70% à 90% des équipes » en grève. La poursuite du mouvement a été votée, une nouvelle fois, jeudi.

Feyzin (Rhône). Depuis le début du mouvement, l’activité du site TotalEnergies de Feyzin est ralentie, surtout dans le service stratégique des expéditions de carburant qui comptait jusqu’à « 100% de grévistes » samedi matin, selon la CGT. « D’habitude, il y a 250 à 300 camions par jour et entre 30 et 50 wagons, là, il n’y a rien qui va sortir », expliquait alors la CGT.

Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône). Près de 200 manifestants ont participé à un rassemblement, mardi, devant la bioraffinerie TotalEnergies de La Mède, où le mouvement a été reconduit jeudi. Que ce soit par camion, train ou bateau, aucun carburant ne sort plus du site depuis la fin septembre. Près de la moitié des 250 employés du site y travaillent normalement dans le secteur de production, désormais à l’arrêt, rapporte Le Monde

Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Le mouvement de grève à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer a été reconduit, jeudi. La mobilisation y a débuté dès le 21 septembre, avec des taux de grévistes « jamais vus » les premiers jours parmi les 300 salariés du site : « 100% du personnel posté, 50% des personnels de la maintenance, de l’inspection, de l’administration », selon la CGT. Depuis, la raffinerie est à l’arrêt.

Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime). Située sur l’ancienne commune de Notre-Dame-de-Gravenchon, cette plateforme Esso-ExxonMobil est perturbée par une grève depuis le début du mouvement. « La plateforme complètement arrêtée pendant trois semaines, on n’a jamais vu ça dans la société », souligne la branche locale de FO, qui juge les propositions de la direction « insuffisantes » pour couvrir l’inflation. Le référé déposé par la CGT pour contester la réquisition de personnel sur le site, où la grève est reconduite, sera examiné jeudi à 14h30 au tribunal administratif de Rouen.

Donges (Loire-Atlantique). Située à l’embouchure de la Loire, près du port de Saint-Nazaire, la raffinerie TotalEnergies de Donges avait été brièvement touchée, fin septembre, par le mouvement de grève. « La plateforme tourne au minimum, il n’y a pas d’expéditions ni de réceptions de produits », rapportait la CGT, le 28 septembre. Depuis, le mouvement avait été levé et le site fonctionnait normalement. Presse Océan a révélé mardi que la raffinerie entrait finalement dans la grève à partir de mercredi, 5 heures, une information confirmée par France Bleu Loire Océan. « Aucune goutte de produit ne sortira du site à partir de demain », a assuré au journal nantais Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire de la CGT de cette raffinerie. La CGT y est moins dominante qu’ailleurs, avec 42% des voix aux dernières élections professionnelles, contre une percée de la CFDT à 34%, selon Les Echos.

Deux raffineries en fonctionnement normal

Lavéra (Bouches-du-Rhône). A une trentaine de kilomètres de Marseille, la raffinerie Petroineos de Lavéra n’a connu aucune perturbation en cette rentrée sociale animée. Pour une bonne raison : la direction y a concédé des augmentations de salaire et de prime de déplacements, selon le site Rapports de force. « Les résultats sont tellement bons en ce moment que c’était bien normal », confirme la CGT locale, qui n’envisage pas de rejoindre le mouvement de grève de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil.

Grandpuits (Seine-et-Marne). Située au sud-est de Paris, à une soixantaine de kilomètres de la capitale, la bioraffinerie Grandpuits de TotalEnergies ne participe pas au mouvement social, selon le groupe. Le coordinateur CGT pour le mouvement a précisé, jeudi 13 octobre, que cette base de chargement était « ouverte » car elle n’était plus « bloquée par des militants sur place ». Sans savoir cependant « si la logistique va suivre » pour que le site fonctionne de nouveau. Depuis le premier trimestre 2021, le pétrole n’y est plus transformé, le lieu n’est donc plus qu’un centre de stockage de produits pétroliers. TotalEnergies avait annoncé sa mutation en bioraffinerie en 2020. L’ouverture d’une usine de biocarburants est prévue en 2025.


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