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20e congrès du Parti communiste chinois : « Tout ce qui se passe en Chine, c’est Xi Jinping lui-même qui le veut », affirme un expert

Le 20 congrès du Parti communiste chinois s’est ouvert dimanche 16 octobre à Pékin. Au terme de ce congrès, le président Xi Jinping, en poste depuis 2013, doit être reconduit à la tête du pays pour les cinq prochaines années. Lors de son discours d’ouverture, le secrétaire général du Parti a fait le bilan de son mandat, justifiant sa stratégie « zéro Covid » et faisant de la réunification de Taïwan sa priorité. Le processus pacifique est privilégié, mais Xi Jinping admet que « la Chine ne renoncera jamais à l’usage de la force » si nécessaire. L’option militaire « a toujours été sur la table », confirme sur franceinfo Jean-Vincent Brisset, chercheur associé à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques, spécialiste de la Chine.

franceinfo : Sur la question de Taïwan, est-ce que l’option militaire est vraiment sur la table ?

Jean-Vincent Brisset : Elle a toujours été sur la table. Il y a eu des actions armées depuis 1949 (date de l’indépendance de Taïwan vis-à-vis de la Chine) qui se sont multipliées, ça c’était calmé. Il y a, à l’heure actuelle, beaucoup d’agacement et d’essais le long de la ligne de démarcation fictive au milieu des détroits, mais le régime chinois a toujours dit qu’il gardait l’option militaire ouverte pour une réunification de force.

La Chine a été le berceau de la pandémie de coronavirus, à Wuhan à la fin de l’année 2019. Depuis, les frontières de la Chine restent fermées et le pays a mis en place une stratégie très stricte « zéro Covid ». Est-ce Xi Jinping qui l’a voulue ?

Tout ce qui se passe en ce moment en Chine, c’est Xi Jinping lui-même qui le veut et qui le décide. Un ami est actuellement en Chine, il a été obligé de passer par les quarantaines telles qu’elles existent. Il décrit quelque chose qui est absolument terrifiant et qui pèse très certainement lourdement sur la population chinoise. 

Cette politique provoque des mouvements de colère au sein de la population, au sein même du Parti communiste, peut-il exister une forme de contestation de l’autorité de Xi Jinping ?

Cela fait dix ans que Xi Jinping est contesté au sein de son propre parti par deux branches. Il y a une branche plus moderniste, plus ouverte que lui, sur le plan économique en particulier. Et puis il y a une branche encore plus dure que la sienne, qui est la branche conservatrice traditionnelle chinoise. Face à ces deux oppositions, Xi Jinping a mené la plus grande campagne anti-corruption depuis 1949.

« Il y a dix ans que la Chine est en campagne anti-corruption, et elle sert à masquer une purge très brutale de ses adversaires. Le fait qu’il soit obligé de poursuivre cette campagne prouve que l’opposition est dure et qu’elle est bien vivante. »

Jean-Vincent Brisset, chercheur associé à l’IRIS

à franceinfo

Du côté de la population, il y a peut-être un certain nombre des mouvements violents mais cela se passe dans les provinces et cela se passe sur des niches de revendications. Par exemple, des paysans qui se font voler leurs terres ou des problèmes de mines de charbon clandestines. Des problèmes qui ont toujours été ceux de la Chine.


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