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Refus d’obtempérer à Paris : le policier est mis en examen

Le policier présenté à un juge d’instruction, dimanche 16 octobre, après un refus d’obtempérer à Paris a été mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a appris dimanche soir franceinfo auprès de l’avocat du policier Laurent-Franck Liénard. D’après une source proche, le policier a interdiction de détenir une arme et d’exercer sa profession. Il a également une obligation de soins.

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Pour son avocat, la qualification de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner est « normale ». Ce qui le « choque », en revanche, c’est la mise en examen : « Les policiers ont le droit d’user de leurs armes dans ce type d’événements et de circonstances et en principe, ils ne devraient pas être mis en examen. Nous allons donc la contester. » Laurent-Franck Liénard souhaite donc faire appel de l’ordonnance de contrôle judiciaire dès lundi et déposer dans les semaines qui viennent une requête en nullité.

Toujours d’après son avocat, il s’agit d’un policier très jeune, peu expérimenté et confronté à un refus d’obtempérer : « Dans ce cas-là, ce qui est difficile à gérer, c’est quand le conducteur ne peut plus partir et que, pour le faire, il fonce sur les policiers. Là, ce n’est plus du refus d’obtempérer, c’est de la tentative d’homicide. » Dans ce genre de situation, l’avocat pointe du doigt le fait qu’il faut agir rapidement : « Ce qui est dur à gérer, c’est qu’il faut sauver le collègue et les passants. C’est ça qui est difficile pour ce jeune policier ». Et l’avocat de poursuivre : « Pour tenter de faire quelque chose, il n’a que son arme de service. Il est donc obligé d’appliquer des tirs sur un homme et, pour un jeune policier, c’est terriblement traumatisant. Il n’est pas rentré dans la police pour tirer sur les gens. »

Plus généralement, Laurent-Franck Liénard note qu’il y a de plus en plus de cas d’ouverture de feux sur des refus d’obtempérer : « On a toujours autant d’ouverture de feux de forcenés ou bien sur des agresseurs au couteau, mais on en parle moins. On met l’accent sur les refus d’obtempérer et on créé un peu un phénomène de mode. Mais c’est vrai aussi qu’il y a une recrudescence de la violence contre les policiers. » Pour lui, cela s’explique par l’« effondrement de l’autorité représenté par les policiers et donc, de plus en plus, les gens qui ne veulent pas s’arrêter foncent sur les policiers ». Des actes qui le préoccupent : « Cette défiance de l’autorité et cette violence contre les représentants de l’autorité commence à prendre des proportions vraiment inquiétantes. »


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