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Voitures électriques : des aides à la mobilité insuffisantes et inégales sur le territoire, selon l’Institut du développement durable

C’est un sujet fondamental pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution en France mais le soutien public est jugé défaillant, si l’on en croit l’Institut du développement durable (Iddri), qui a publié cet été un rapport sur les aides pour passer à la voiture électrique ou au vélo électrique.

Selon l’institut, les aides sont nombreuses (103 au total au niveau national et local), mais elles sont jugées insuffisantes, inégales sur le territoire, et difficile d’accès.

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Alors que, selon un sondage publié jeudi 20 octobre par l’institut Odoxa, 30% des Français songent à acheter une voiture électriqueau niveau national, pour l’achat d’un tel véhicule, les 7 000 euros du bonus écologiquevalables pour ceux vendus moins de 47 000 euros, et les 5 000 euros de la prime à la conversion, soit 12 000 euros, obligent à ce stade les ménages les plus en difficulté à dépenser encore au moins 8 000 euros pour acquérir une voiture Dacia, l’une des moins chères actuellement.

Ils peuvent profiter, pour compléter leur budget, d’une aide locale. Encore faut-il qu’elles soient à la hauteur, et c’est l’autre difficulté. Ainsi, au terme du rapport établi par l’Institut du développement durable, on constate que les soutiens sont très différents d’une région à l’autre. Plusieurs régions d’ailleurs ne proposent aucune aide. La métropole Aix-Marseille, par exemple, ne participe pas à cet effort. In fine, ce sont 13 millions de Français qui ne peuvent pas bénéficier de complément pour réduire la facture mobilité.

Une autre fragilité du dispositif est qu’il est focalisé sur le neuf : les aides pour l’achat d’occasion sont limitées. Et comme pour la rénovation des bâtiments, il est compliqué de retrouver son chemin dans la forêt des aides. Des ONG plaident pour la mise en place d’un guichet unique.

Sans aides efficaces, la perspective d’une transition écologique vacille : la voiture équipée d’un moteur thermique représente un tiers des émissions de gaz à effet de serre et le gouvernement peine à résorber la pollution de l’air qu’elle génère. L’outil principal, en France, qui promet des résultats valables sont les zones à faibles émissions (ZFE), qui excluent de leur périmètre les voitures les plus polluantes. Après Paris, le Grand-Paris, Lyon et Grenoble, on les trouve par exemple dans la métropole d’Aix-Marseille, à Montpellier, à Nice, Rouen, Strasbourg, Toulon et Toulouse.

Les ZFE se développent, mais le dispositif pénalise ceux qui possèdent les voitures les plus polluantes, c’est-à-dire les ménages les plus pauvres et ceux qui habitent en dehors des villes. Aussi, si le soutien public n’est pas suffisamment efficace, une partie de la population risque de se retrouver exclue des zones à faibles émissions, qui ne permettront pas, alors, de réduire efficacement la pollution. Outre ce problème de justice sociale, en creux, au terme de son étude, l’Institut du développement durable suggère que la facture publique pour la transition écologique devrait être sensiblement plus élevée.


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