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Brésil: un ex-député proche de Jair Bolsonaro blesse des policiers venus l’arrêter

Publié le : 24/10/2022 – 06:43

À une semaine du second tour de la présidentielle, l’ex-parlementaire Roberto Jefferson, allié du président Jair Bolsonaro et condamné pour fake news, a tiré sur des policiers qui venaient l’arrêter, en blessant deux légèrement.

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Vingt coups de fusil et trois grenades. C’est ainsi que l’ancien député et ancien président du parti travailliste brésilien (PTB), Roberto Jefferson, a accueilli les policiers chargés de l’envoyer en prison, raconte notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard. Les deux personnes touchées ont reçu des soins médicaux et sont en bonne santé, selon la police fédérale. L’homme a fini par se rendre en début de soirée, après huit heures de tension dans la ville de Comendador Levy Gasparian, à une centaine de kilomètres de Rio de Janeiro.

Roberto Jefferson était assigné à résidence depuis le début de l’année pour dissémination de fausses nouvelles et pour son appartenance à des milices digitales qui œuvrent au service du président Bolsonaro. L’ancien parlementaire était sous le coup d’une peine de prison de la part du Tribunal suprême fédéral (STF) pour avoir enfreint les conditions de son assignation à résidence, après avoir attaqué sur les réseaux sociaux Carmen Lúcia, une magistrate de la plus haute juridiction. Il avait traité la membre du STF de « sorcière » et de « prostituée ».

Jair Bolsonaro prend ses distances

Jair Bolsonaro a officiellement condamné la conduite de son allié : « Toute personne qui tire sur un policier doit être traitée comme un bandit. J’exprime ma solidarité avec les policiers blessés dans cet épisode ». Le président brésilien a aussi insisté sur le fait qu’il n’avait aucun lien avec Roberto Jefferson, qui avait dit en 2020 que le président était son « ami intime ». Le dirigeant a aussi nié être apparu sur des photos aux côtés de l’ex-député, mais plusieurs médias ont montré des images des deux ensembles lors de l’arrivée au pouvoir de l’ancien capitaine de l’armée en 2019.

Selon le rival de l’actuel président à la présidentielle, Luiz Inacio Lula da Lula, l’attitude de Roberto Jefferson illustre la réaction haineuse d’une partie de la société, provoquée par Jair Bolsonaro lui-même. « Les offenses commises contre Carmen Lúcia ne peuvent être acceptées par quiconque respectant la démocratie. On a créé dans la société une forme de violence. Une machine à détruire les valeurs démocratiques. Cela génère des comportements comme celui que nous avons vu aujourd’hui », a écrit le candidat du Parti des travailleurs (PT) et ancien président sur Twitter, exprimant aussi sa solidarité avec les blessés.

Roberto Jefferson est désormais sous les verrous, mais l’incident va encore faire monter la tension politique, à quelques jours d’un deuxième tour qui s’annonce très serré.

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