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Le nouvel éditeur de Gabriel Matzneff renonce après des « menaces de mort »

Les éditions de la Nouvelle Librairie, qui devaient publier le nouveau livre de l’auteur, visé par une enquête pour viol sur mineur, y renoncent provisoirement après avoir reçu des menaces de mort.

La maison d’édition qui avait décidé de publier un nouveau livre de Gabriel Matzneff, visé par une enquête pour viol sur mineur, a annoncé lundi qu’elle renonçait provisoirement à cause de « menaces de mort » contre son personnel.

Les éditions de la Nouvelle Librairie avaient prévu de publier le 8 novembre Derniers écrits avant le massacre, un recueil d’articles rédigés par Gabriel Matzneff entre 2015 et 2019.

Cette maison d’édition, rattachée à la librairie du même nom dans le Quartier latin à Paris, se définit comme « hussarde » en littérature et « de la droite identitaire, patriote » en politique.

« Nous nous trouvons dans l’obligation de repousser sine die la parution » de ce titre, a-t-elle indiqué dans un communiqué lundi.

« Certaines réactions sont totalement démesurées. À l’heure où la liberté d’expression recule dangereusement, la Nouvelle Librairie entend s’en faire garante. Elle ne peut toutefois accepter les menaces de mort sérieuses adressées à son personnel, qu’elle doit protéger », a-t-elle ajouté.

« Un véritable danger »

Affirmant avoir déjà été la cible d’actes de vandalisme, la librairie a expliqué que « désormais, ces dégradations se doublent d’un véritable danger », et qu’elle avait pris cette décision « pour la sécurité physique de [ses] employés ».

Les écrits rassemblés dans ce livre étaient antérieurs à la parution en janvier 2020 du récit Le Consentement de Vanessa Springora, qui avait fait éclater le scandale et incité le parquet de Paris à ouvrir immédiatement une enquête pour viol sur mineurs de 15 ans.

L’autrice y racontait comment elle avait été séduite dans les années 1980 par le romancier alors qu’elle n’avait pas 14 ans et lui près de 50 ans.

Malgré les moyens déployés pour retrouver des faits non couverts par la prescription, l’enquête risque d’aboutir à un non-lieu, faute de pouvoir identifier au moins une victime récente de Gabriel Matzneff.

M. R. avec AFP


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