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Harcèlement sexuel, insultes, menaces de mort… La streameuse Maghla livre son quotidien sur les réseaux sociaux

Est-ce la naissance d’un nouveau #MeToo ? Le milieu des vidéos de divertissement sur internet est secoué depuis lundi 24 octobre par la fin du silence des streameuses. Qu’elles travaillent sur la plateforme Twitch ou YouTube, que leur sujet soit le jeu vidéo, l’histoire ou le paranormal, leurs témoignages affluent et se ressemblent. Elles dénoncent les unes après les autres sur Twitter les vagues de harcèlement et de menaces de mort qu’elles subissent au quotidien.

Tout est parti d’un coup de gueule lancé par Maglah, aux centaines de milliers d’abonnés sur Twitch et YouTube. La jeune femme de 28 ans s’est faite connaître en commentant face caméra des jeux vidéo. Son quotidien de streameuse star sur la toile est un enfer. Des centaines de pages où des hommes postent des photos d’eux en train de se masturber sur des photos d’elle. Elle décrit aussi des sujets de discussions sur Reddit, avec « des topics entiers sur un bout de peau qui dépasse ou des trucs qu’ils trouvent hot ». La streameuse évoque également un autre réseau social, Discord, ou ces forums où elle fait face à des commentaires qui appellent à la violer où à des montages vidéo assemblent son visage avec des corps d’actrices pornos. 

Un quotidien que dénonçait déjà une autre streameuse, Alvaéna. « Il y a deux ans, j’avais fait face à beaucoup de harcèlements, de nombreuses menaces de mort par mail », se souvient la jeune femme. À l’époque, son témoignage ne trouve pas la même résonnance. « En fait, on n’a jamais mis en lumière ce type de comportement puisque plusieurs streameuses l’avaient fait. Le seul problème, c’est qu’on a enfoui tout cela, et puis on s’est dit : on a juste à subir. »

Sauf que la crainte, c’est que les menaces dépassent internet. Shironamie, une streameuse, a été menacée de viol et de mort en début de semaine en direct par téléphone pendant son émission. L’homme qui l’a appelée a réussi à se procurer son adresse : « Je suis impuissante et perdue… J’ai peur à chaque appel. Quand je sors, je regarde toutes les voitures qui passent, je pense que je suis un peu sonnée. »

Shironamie, compte aller porter plainte rapidement. Comme toutes les autres, elles précisent bien que peu importe les menaces, elles n’arrêteront pas leurs vidéos sur internet.


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