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Le président de la SPA se dit « extrêmement satisfait » de la création d’une division spéciale contre la maltraitance animale

« On est extrêmement satisfaits de cette décision qui vient d’être prise », se réjouit sur franceinfo vendredi 28 octobre Jacques-Charles Fombonne, président de la Société Protectrice des Animaux (SPA), après l’annonce de la création d’une division d’enquêteurs spécialisés dans la maltraitance animale. Une décision communiquée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, alors que les actes de maltraitance animale ont augmenté de 30% entre 2016 et 2021.

franceinfo : À quoi vont servir ces enquêteurs ?

Jacques-Charles Fombonne : Ils vont pouvoir faire ce que plusieurs associations et la SPA font déjà. Nous disposons d’un millier de bénévoles enquêteurs, qui vont sur les lieux constater ces maltraitances qui nous sont signalées. Ils préviennent ensuite les autorités judiciaires. Cette brigade va permettre de donner une dimension tout à fait officielle.

On est extrêmement satisfaits de cette décision qui vient d’être prise. Cela fait très longtemps que je dis que l’Etat n’est pas suffisamment impliqué dans la protection animale. Cela va permettre à des officiers de police et de la gendarmerie d’intervenir peut-être encore plus vite sur les signalements que nous leur ferons. Nous, à la SPA, nous avons la possibilité de former cette nouvelle division rapidement et gratuitement.

À quoi faut-il les former ?

En termes de droit pénal, il faut connaitre les éléments constitutifs de l’infraction. Que fait-on vis-à-vis d’un animal qui est au milieu d’un pré et qui n’a pas été nourri ? Quelles choses faut-il voir ? A quoi faut-il penser ? Et ensuite, une fois qu’on a ces éléments, quels sont les articles du Code rural, du Code Pénal, quelles sont les mesures de garde à vue, d’interpellation ? Vous comprenez que dans un milieu de police ou de gendarmes, il y a beaucoup d’affaires de vols, d’agressions… La protection animale, même avec la meilleure volonté du monde, passe forcément après. Si on a des enquêteurs spécialisés et si on a des gens comme nos bénévoles qui sont toujours en mesure de les aider dans leur travail, ça va marcher formidablement bien.

Comment analysez-vous cette augmentation des actes de maltraitance ?

A la SPA, nous avons reçu l’an dernier 15 000 signalements de maltraitance. Il y a quelques actes de sadisme, mais la plupart des actes sont plutôt des actes de délaissement. Je pense qu’on nous signale davantage ces actes, parce que nos concitoyens sont de plus en plus sensibles à la protection animale. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas non plus une augmentation de cette maltraitance. Et la crise économique peut y être pour quelque chose. A partir du moment où on prend un animal mais qu’on a moins d’argent, c’est forcément l’animal qui va en faire les frais, sur la nourriture, sur les frais vétérinaires.


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