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Corée du Sud: critiquée après la bousculade de Séoul, la police reconnait son manque d’anticipation

Publié le : 31/10/2022 – 13:03

De nombreux Coréens continuent de rendre hommage ce lundi 31 octobre aux 154 personnes décédées samedi lors de la bousculade meurtrière de Séoul. Mais les questions commencent à émerger chez une population choquée et en colère et qui demandent des réponses quant aux circonstances exactes du drame.

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Dans les ruelles étroites du quartier de Itaewon, l’émotion règne toujours entre bouquets de fleurs et hommages aux victimes. Mais la colère commence à poindre le bout de son nez, après la bousculade meurtrière de Séoul. « Tous les ans, on sait qu’il y a des fêtes d’Halloween à Itaewon. C’est dur de le dire, mais je pense que s’il y avait eu suffisamment de préparation de la part du gouvernement ça n’aura pas eu lieu », avance une trentenaire au micro de Nicolas Rocca, le correspondant de RFI à Séoul. 

La question de la responsabilité se pose désormais sur les réseaux sociaux comme dans les médias locaux, où les critiques fusent face au manque d’anticipation des autorités.

Le chef de la section maintien de l’ordre au sein de la police nationale a reconnu ce lundi que ses services ont été incapables de prévoir la dangerosité de la situation. La police n’a déployé que 137 agents à Itaewon samedi soir, face au quelque 100 000 fêtards, un chiffre bien supérieur à ceux des fêtes d’Halloween des années précédentes, a fait remarquer ce haut responsable des forces de l’ordre. Des médias locaux ont toutefois fait remarquer que la plupart de ces policiers étaient là pour empêcher l’usage de drogues, et non pour canaliser la foule de fêtards.

Le profil des victimes, des personnes jeunes et déguisées venues célébrer Halloween, une fête très populaire en Corée du Sud, interpelle aussi. Cette édition 2022 était le premier vrai rendez-vous festif dans le pays depuis le relâchement des restrictions liées à la pandémie de coronavirus. En réponse aux nombreuses critiques sur la faible présence des forces de l’ordre le soir du drame, le responsable de l’agence chargée du maintien de l’ordre au sein de la police nationale a reconnu ce lundi que ses services ont été incapables de prévoir la dangerosité de la situation.

Déterminer la cause exacte du drame

La police sud-coréenne est pourtant maîtresse dans le contrôle des foules, dans un pays où les nombreuses et fréquentes manifestations sont souvent encadrées par un nombre d’agents supérieur à celui des participants.

Tout événement susceptible d’attirer au moins 1.000 personnes doit faire l’objet d’une déclaration auprès des autorités au moins 30 jours à l’avance, afin que la police et les pompiers puissent analyser le projet et décider des mesures de protection qui s’imposent. C’est le cas pour les manifestations politiques ou syndicales mais pas pour ces jeunes venus spontanément participer en grand nombre et dans le désordre à la fête de Halloween à Itaewon.

Les forces de l’ordre ont annoncé lundi qu’elles avaient mis en place une équipe d’enquête qui visionnait les vidéos des caméras de surveillance des commerces alentour et interrogeait des dizaines de témoins, dans le but de déterminer la cause exacte du drame. Une équipe spéciale de 561 membres a été mise sur pied, selon le ministère de l’Intérieur.

Le président sud-coréen avait promis, le lendemain du drame, l’ouverture d’une enquête « rigoureuse » sur les circonstances de la bousculade.

La catastrophe a fait 154 morts, dont 26 étrangers, selon le dernier bilan officiel qui pourrait encore s’alourdir, au moins 33 personnes blessées se trouvant dans un état critique.

 (et avec AFP)


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