A la Une

REPORTAGE. Présidentielle au Brésil : « C’est important que tout le monde soit ensemble », le désir d’unité des Brésiliens après l’élection de Lula

Il est 20 heures, ce dimanche 30 octobre soir. La place Cinelandia de Rio de Janeiro est couverte de rouge, couleur du Parti des travailleurs. Quand la victoire de Lula est confirmée, c’est l’explosion de joie. Une liesse s’empare de la foule et Laura, 22 ans, fond en larmes : « C’est ce que je souhaitais le plus au monde, que Lula l’emporte. J’ai pleuré, tapé des pieds, c’est tout ce que je voulais. » L’ex-président de gauche a battu de très peu son rival Jaïr Bolsonaro, 50.9% des voix contre 49,1%. 

>> Présidentielle au Brésil : suivez le scrutin en direct 

« Ressentir l’émotion de voter  en sachant que désormais, notre président va nous respecter », poursuit Laura. À ses côtés, une autre femme, plus âgée, s’approche : « Je suis une Brésilienne pauvre« , confie-t-elle. Jaïr Bolsonaro, son héros, « n’a rien fait pour moi, ni pour personne. Lula doit venir.« . Dans son discours, le nouveau président a prôné la « paix et l’unité« , acclamé par une impressionnante marée rouge de centaines de milliers de partisans massés sur l’Avenida Paulista de Sao Paulo. « Nous sommes une seule nation« , a lancé celui qui entame son troisième mandat, sorte de véritable come-back historique pour cet ancien métallo de 77 ans, 12 ans après avoir quitté le pouvoir sur une popularité record (87%) et 580 jours en prison, après des condamnations pour corruption finalement annulées pour vice de forme.

Gabriel acquiesce les premiers mots de  l’icône inoxydable de la gauche brésilienne : « C’est important que tout le monde soit complètement ensemble dans nos politiques, dans un gouvernement, vraiment, vraiment pour le peuple.« 

Cette promesse de réconciliation s’annonce comme un grand défi pour Lula, qui hérite d’un pays très diviséVictoria Cabral, électrice dans un quartier de Rio, « ne peut pas comprendre comment la moitié du pays a voté pour Bolsonaro« . La transition sera donc longue, d’autant que Jaïr Bolsonaro n’a pas encore reconnu la victoire de son adversaire. Certains de ses partisans ont même contesté hier soir les résultats du scrutin. L’ex-capitaine peut compter sur « l’appui de ses électeurs les plus radicalisés (…) et provoquer des troubles« , selon Rogerio Dultra dos Santos, de l’Université fédérale de Fluminense. Mais ce spécialiste, qui souligne que les institutions démocratiques sont solides, voit mal toutefois les forces armées s’aventurer dans un coup de force.


Continuer à lire sur le site France Info