
Publié le : 05/11/2022 – 11:03
À Roebourne, une petite ville d’Australie-occidentale, à plus de 1 600 km au nord de Perth, il peut faire plus de 50 degrés durant l’été. Une chaleur écrasante, qui n’épargne pas les 220 détenus de la prison de la ville, en majorité aborigènes. L’inspecteur général des prisons de l’État a plusieurs fois alerté sur le risque majeur pour leur santé que représentait l’absence de climatisation dans les cellules. Les avocats des détenus dénoncent le cynisme du gouvernement d’Australie-Occidentale, alors que, dans la ville voisine, va ouvrir dans quelques semaines un refuge climatisé pour animaux errants.
Avec notre correspondant à Sydney, Grégory Plesse
Une fournaise, c’est ce que devient la région de Roebourne chaque été, avec une température moyenne de 40 degrés pendant deux mois. Une température qui s’abat plus lourdement encore sur les détenus de la prison du secteur, des Aborigènes dans la grande majorité, laissés sans véritable protection face à cette chaleur écrasante.
C’est ce que rappelle Alice Barter, avocate au sein d’une association assurant la représentation légale des Aborigènes. « Nos clients dorment dans des cellules sans climatisation, dans une prison en ciment où la température peut monter jusqu’à 50 degrés dans la journée, et qui reste très élevée la nuit. Ils nous disent qu’ils n’arrivent pas à dormir. »
Les Aborigènes, 3% de la population, 40% des détenus
Quelques pièces communes, ainsi qu’une poignée de chambres médicalisées, bénéficient de l’air conditionné. Le gouvernement d’Australie occidentale, malgré des demandes répétées, ne prévoit pas de climatiser les cellules.
Alors que la ville voisine, Port Hedland, est en train de construire un refuge climatisé pour animaux. Un décalage qui révolte Alice Barter. « Cette juxtaposition est tellement révélatrice, car elle montre que le gouvernement d’Australie-Occidentale traite les Aborigènes moins bien que des animaux. »
Les Aborigènes sont en outre surreprésentés en prison, en particulier en Australie occidentale, où 40% des détenus sont Aborigènes, alors qu’ils ne représentent que 3% de la population.
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