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ENQUETE. Le gaz hilarant séduit de plus en plus d’adolescents, malgré les risques

Publié le 06/11/2022 21:01 Mis à jour le 06/11/2022 21:06

Article rédigé par

C. Rigeade, C. Morand, A. Fuzellier, A. Gouti, A. Sarlat, E. Martin, A. Guin, E. Huin, A. Arnal, V. Dépois, Envoyé spécial, A. Lopez, L. LatourFrance 2

France Télévisions

Une nouvelle proposition de loi visant à interdire la consommation de protoxyde d’azote est à l’étude en France. Le phénomène inquiète les professionnels de santé, car de plus en plus d’adolescents consomment du gaz hilarant sans avoir conscience des conséquences. Comment s’en procurent-ils ? France Télévisions a mené l’enquête.

Une étrange situation a lieu presque toutes les semaines sur un parking de Lille (Nord). Des étudiants ont des ballons de baudruche dans les mains qu’ils remplissent de protoxyde d’azote, un gaz euphorisant, avant de l’inhaler. Plus d’un quart des étudiants affirment avoir déjà consommé ce gaz contenu dans des bonbonnes destinées à la cuisine. Le produit n’est pas considéré comme un stupéfiant, mais il est pourtant dangereux. Dès les premières bouffées, les risques de perte de connaissance et d’asphyxie sont avérés. À long terme, des troubles neurologiques préoccupant les spécialistes. Plusieurs décès ont été constatés.

La vente de gaz hilarant est interdite. Pourtant, sur les réseaux sociaux, des dizaines de comptes proposent du protoxyde d’azote avec des pubs destinées aux plus jeunes. Des cargaisons sont saisies presque chaque semaine par les forces de l’ordre. En région bordelaise, deux tonnes de protoxyde d’azote ont été interceptées il y a quelques semaines. Les trafiquants en avaient déjà vendu pour 350 000 euros. Ils s’étaient approvisionnés aux Pays-Bas, sans prendre de précaution particulière. Les réseaux sont calqués sur ceux du trafic de drogue, avec des filières d’approvisionnement en Asie, un conditionnement en Europe et une distribution via Paris vers toute la France. La vente de protoxyde d’azote est interdite aux mineurs depuis 2021 et est punie de 3 750 euros d’amende.


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