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« Aujourd’hui, nous dépendons du ciel » : comment le gouvernement se prépare à de possibles coupures d’électricité massives

Alors que les températures chutent, RTE, le gestionnaire du réseau d’électricité, l’assure, il n’y aura pas de blackout en décembre. Mais après les fêtes, impossible de prédire quel temps il fera. Alors le gouvernement se prépare et prépare les esprits.

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Le message rassurant a été porté par Elisabeth Borne, la Première ministre, mardi 29 novembre, en conseil des ministres et répété par le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui parle en cas de scénario critique de « dispositif exceptionnel de dernier recours », c’est-à-dire de coupures d’électricité.   

Depuis début novembre, Elisabeth Borne réunit toutes les semaines une cellule interministérielle de crise, par anticipation. « Des réunions où l’on partage surtout les infos sur les travaux que l’on mène », raconte un participant, qui reconnaît que tout n’est pas réglé loin de là.  

En coulisse, certains ministres en première ligne ont des sueurs froides. « S’il doit y avoir des coupures, on entre en terre inconnue », lâche l’un d’entre eux. Car pas d’électricité, c’est pas de lumière, pas de chauffage, mais pas non plus de téléphone, ni mobile, ni fixe, rappelle un spécialiste au sein du gouvernement. Quid alors des appels d’urgences ? Olivier Véran assure, par exemple, qu’une seule antenne d’un seul opérateur fonctionnel suffit pour que tous les numéros d’urgence soient accessibles. « C’est plus compliqué », selon un connaisseur du dossier. Notamment en zone rurale là où il y a peu d’antennes, nuance une source gouvernementale haut placée.

Plus de téléphone, plus d’internet, plus aucun moyen de communication, ni d’information…. Ils sont plus d’un à blêmir en évoquant ce qui ressemble à un scenario catastrophe. Le gouvernement joue-t-il à se faire peur et à nous faire peur ? Ou est-il réellement inquiet d’un risque de blackout ? Ce qui est certain c’est que la communication du gouvernement va crescendo pour que les Français, le moment venu, se mobilisent et réduisent drastiquement leur consommation.

Emmanuel Macron lui-même prendra la parole le jour où Ecowatt, le dispositif d’alerte des crises d’énergie, annoncera le premier jour « rouge », prédit un ministre, qui s’attend déjà à entendre le chef de l’Etat faire une piqure de rappel lors de ses vœux du 31 décembre. D’ici là, le pouvoir affiche sa mobilisation : « Rien n’est exclu, rien n’est confirmé. Mais en responsabilité, nous nous préparons », dit Olivier Véran. Car en fait tout va dépendre de la météo. Un poids lourd du gouvernement l’admet  : « Aujourd’hui, nous dépendons du ciel ».


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