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« Le Titanic coule » : à Grenoble, les médecins généralistes et les laboratoires d’analyses médicales sont en grève

Les médecins libéraux et les laboratoires sont en grève jeudi 1er et vendredi 2 décembre. Un mouvement historique, soutenu par tous les syndicats médicaux. Ils réclament davantage de moyens et une revalorisation des tarifs.

Des milliers de cabinets médicaux et laboratoires d’analyses médicales à travers la France seront fermés jeudi 1er et vendredi 2 décembre. En cause, une grève nationale chez les professions libérales, une première depuis 2015. Un mouvement historique, aux revendications hétéroclites, visant à réclamer des hausses de tarifs pour les uns, et éviter un « coup de rabot » pour les autres.

Les médecins généralistes, pourtant rarement en grève, sont aujourd’hui pleinement mobilisés. Ils regrettent les contraintes administratives toujours plus lourdes et le manque d’attractivité de leur profession. Les syndicats demandent ainsi le doublement du tarif de la consultation – aujourd’hui fixé à 25 euros – espérant peser dans la négociation ouverte avec l’Assurance maladie.

« Soigner un patient pour un diabète ou un cancer, c’est une prise en charge longue, difficile et sur le long terme, ce n’est pas de la fast médecine« , explique Gilles Perrin, médecin généraliste à Grenoble et membre du syndicat MG France. « Un médecin qui soigne une angine en 5 minutes est payé autant que quelqu’un qui suit un diabétique ou un cancéreux sur des mois ou des années, ce n’est pas normal« .

Du côté des biologistes libéraux, les syndicats ont annoncé non pas deux, mais trois jours de mobilisation, de jeudi à samedi. Le gouvernement leur demande de baisser les tarifs des actes d’analyses après les profits importants qu’ils ont réalisés pendant la période de Covid. Une ponction de 250 millions d’euros par an sur les autres examens, inscrite dans le budget de la Sécurité sociale.

« Nous, on est tout à fait d’accord pour une participation exceptionnelle par rapport à la crise Covid. En revanche, on n’est pas d’accord sur ces mesures qui vont impacter notre activité de routine et de façon pérenne« , indique Pierre-Alain Falconnet, biologiste médical à Grenoble.

De leur côté, les hospitaliers alertent depuis longtemps sur le manque de moyens. Bon nombre de services à travers la France ont dû fermer en raison d’un manque de personnel.

« L’hôpital est le lieu qui ne peut pas refuser les patients, sauf qu’on a des moyens dérisoires« , fustige Leila Gofti-Laroche, praticienne hospitalière au CHU Grenoble-Alpes et membre du syndicat national des médecins hospitaliers, évoquant une mise en danger pour les personnels, mais aussi pour les patients.

On a le Titanic qui coule et on nous donne une petite cuillère pour écoper. 

Leila Gofti-Laroche

« Ce que demandent les collègues, c’est des moyens humains pour ne pas être tout seuls« , poursuit la soignante. Après le refus de leur préavis de grève pour une question de délai, l’hôpital de Grenoble sera en grève à partir du 6 décembre. Les urgences du CHU, déjà en grève depuis le début du mois de novembre, seront rejointes par les autres services. 


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