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“Need for Speed : Unbound” : des musiques françaises pour rythmer les courses colorées

Le 25e volet de la célèbre saga de jeux de course historique est dans les starting blocks. Projeté dans la ville fictive de Lakeshore City, le joueur pourra à nouveau faire chauffer l’asphalte dans des courses de rues ardentes, cela en tentant de semer la police et ses concurrents.

Et sur ce coup, la stratégie de Need for Speed : Unbound est claire : miser sur une direction artistique toute fraîche et sur de multiples collaborations. Collaborations avec des marques de voitures (environ 150 constructeurs présents sur le titre), mais également des marques de vêtements (Balmain, Palace Skateboards, etc) et des artistes de tous horizons, notamment français (Brodinski, SCH, etc).

Parmi les nombreux partenariats liés du jeu : celui avec la marque de streetwear anglaise Palace Skateboards. (Criterion / Electronics Arts)

Parmi les nombreux partenariats liés du jeu : celui avec la marque de streetwear anglaise Palace Skateboards. (Criterion / Electronics Arts)

De fait, le nouveau titre piloté par les studios EA et Criterion sera rythmé par les créations du compositeur français de renom Brodinski. De son vrai nom Louis Rogé, Brodinski s’est illustré dans la création de musiques électroniques, qui ont trouvé un écho international, l’amenant à faire le lien entre scènes françaises et américaines. En plus de ces collaborations avec des grands noms de la scène rap comme Tohji, JMK$ et Peewee Longway que l’on pourra écouter en roulant,  le créateur du label Bromance Records signe la bande originale du jeu, disponible à partir du 2 décembre sur Spotify.

En 2015, Brodinski dévoile une chanson nommée Need for Speed sur son album BRAVA. Pour ce musicien rémois, 7 ans plus tard, « c’est un peu comme si la boucle était bouclée ». « Quand j’étais jeune adulte, Need for Speed était une grande influence pour ma musique et mon imaginaire. Lorsque EA m’a appelé, je me suis senti vraiment chanceux », confie-t-il à franceinfo. Son style electro/rap était alors à même d’incarner la sensation dominante de ce nouveau jeu : la stimulation générée par la transgression des codes (de la route mais pas que). Le cocktail mécanique de courses ludiques devait alors être soutenu par un univers sonore sur-mesure aux influences multiples. Un univers qui « collait à l’énergie du jeu » comme l’annonce Chaise Straight, manager chez Electronics Arts et qui pourrait au mieux restituer cette sensation de danger si présente. Au total, ce sont donc environ 70 morceaux composés par des artistes venus de plus de 25 pays différents qui seront disponibles.

« C’est mon imagination qui a été la base de cette bande-son. Ce n’est que plus tard que j’ai pu avoir accès à des images et que j’ai ajusté », signale Brodinski. Pour s’adapter à ce processus de création bien spécifique, le compositeur à tenté de « se mettre dans la peau d’un enfant qui jouerait au jeu, et d’essayer de voir ce que la musique pourrait apporter ». Plus que de simples accompagnants, les univers des artistes impliqués sont présents pour sublimer les mécaniques de jeu. « Mais j’ai pu garder de la liberté sur tout le projet », précise Brodinski. « Ce qui faisait sens pour lui a fait sens pour nous par la suite », renchérit Chaise Straight.

« Le but était de mettre des musiques du monde entier dans Need for Speed : Unbound. 50 % des musiques présentes ne sont pas anglaises », explique Chaise. Pour ce nouvel épisode à l’ambiance « underground » matinée de street-art, la célèbre licence de courses vidéoludiques appuie sur les nombreux liens tissés avec des artistes et leur univers. Outre les Etats-Unis incarné par la présence du rappeur américain A$AP Rocky qui aura droit à un avatar en jeu, la scène hip-hop francophone est également bien présente dans cet opus, sous diverses facettes. « On a tenté d’explorer plusieurs aspects de la musique hip-hop en français . C’est pour cela que nous avons le groupe belge Lou and the Yakuza par exemple« , pointe Chase.

Les artistes francophones collaborant au nouveau jeu Need For Speed de gauche à droite : Brodinski, SCH, JMK$, Lous and the Yakuza. (TOUS DROITS RÉSERVÉS)

Les artistes francophones collaborant au nouveau jeu Need For Speed de gauche à droite : Brodinski, SCH, JMK$, Lous and the Yakuza. (TOUS DROITS RÉSERVÉS)

Les fans français de la licence Need For Speed pourront également animer leurs virées dans la cité imaginaire de Lakeshore City avec la voix du fils d’Akhenaton, le rappeur JMK$. Mais aussi SCH, l’artiste marseillais qui cède son titre Autobahn issue de sa nouvelle mixtape éponyme sortie le 18 octobre dernier.

Dans le paysage vidéoludique national comme international, les apparitions d’artistes français se multiplient. Entre autres, ces derniers mois, le renommé compositeur Olivier Derivière, très actif dans ce secteur, aux commandes de la musique du (cocorico) A Plague Tale : Requiem, ou encore le youtubeur (et depuis peu chanteur) aux 8 millions d’abonnés Michou, dont une des musiques apparaîtra dans le prochain opus Just Dance. Pour le compositeur Brodinski, ce rapprochement est assez évident. Le jeu vidéo permet à la musique d’un artiste de se développer et d’exister autrement dans les oreilles d’un public : « Les gens vont appréhender un jeu vidéo différemment d’une chanson. J’ai trouvé que cela pouvait donner l’occasion à ma musique d’exister autrement, c’est principalement pour cela que j’ai accepté cette opportunité », confie-t-il.

Ces dernières années, le monde du gaming a vu fleurir différentes associations entre artistes et licences de jeux vidéo, incarnées notamment par le concert de Travis Scott sur Fornite, qui avait rassemblé plus de 12 millions de joueurs selon le Parisien. Un lien gagnant-gagnant, qui attire potentiellement de nouvelles écoutes au premier et de nouveaux joueurs au second. Mais au-delà de ces aspects plus prosaïques, le médium du jeu peut-être une vrai source d’inspiration et de motivation pour l’artiste, lorsque ce dernier compose spécialement pour l’occasion par exemple, comme c’est le cas pour Brodinski et Need for Speed : Unbound: « C’est définitivement pour moi un des médias les plus intéressants pour la musique. Parce que la musique est faite et vit d’une manière très différente par rapport à une plateforme de streaming », analyse Brodinski.


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