Aux États-Unis, la défection d’une sénatrice démocrate fragilise Joe Biden

Publié le : 09/12/2022 – 23:08

La sénatrice de l’Arizona Kyrsten Sinema annonce qu’elle sera désormais inscrite comme indépendante et non comme démocrate. Cela pourrait réduire la marge de manœuvre démocrate au Sénat.

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« Je me déclare indépendante du système partisan défectueux de Washington », a annoncé Kyrsten Sinema dans une vidéo. Jusqu’à l’annonce fracassante de l’élue de 46 ans, la Maison Blanche savourait ouvertement les résultats, bien meilleurs que prévu, des démocrates lors des toutes récentes élections de mi-mandat.

De 51 sièges sur 100 au Sénat, le camp démocrate retombe à 50, son niveau d’avant ces midterms. En sachant toutefois que les républicains en ont 49. La décision de Kyrsten Sinema a été applaudie dans les rangs conservateurs qui espèrent désormais compter sur son vote sur les textes les plus disputés.

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Sur le plan strictement parlementaire, la décision de la sénatrice de l’Arizona douche les espoirs de Joe Biden de gouverner avec des coudées plus franches pour la suite de son mandat. Mais elle ne change pas non plus radicalement la donne. L’autre chambre du Congrès, la Chambre des représentants, a elle basculé côté républicain après les élections de mi-mandat, mettant déjà Joe Biden dans une position précaire.

Un électron libre

L’euphorie retombe donc chez les démocrates du Sénat. Kyrsten Sinema explique que cela ne changera pas grand-chose à son positionnement et à l’équilibre des forces. La Maison Blanche en prend bonne note, mais c’est justement le problème. Car depuis le début du Mandat de Joe Biden, la sénatrice est un caillou dans la chaussure du parti, indique notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin. L’ancienne militante écologiste devenue démocrate centriste a souvent contrecarré les plans démocrates qui ne lui convenaient pas à elle ou à ses généreux donateurs.

Avec son collègue de la Virginie occidentale Joe Manchin, elle a considérablement réduit la portée des plans de Joe Biden. Pour cela, la branche progressiste, la gauche du parti, lui en veut beaucoup et envisage de contester sa nomination pour 2024 en lui imposant une primaire que, selon les sondages locaux, elle pourrait bien perdre.

En se définissant comme indépendante, elle espère convaincre les démocrates de lui laisser le champ libre, comme ils le font par exemple avec un autre indépendant, Bernie Sanders, dans le Vermont. Le risque, dans le cas contraire, serait qu’un républicain extrémiste soit élu, et dans un état aussi disputé que l’Arizona, c’est un vrai problème pour les démocrates.

(Et avec AFP)


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