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Le prix Nobel de littérature, une manne pour les auteurs et les éditeurs

Nombre de lauréats reversent une partie de cette somme pour des causes qui leur tiennent à cœur et Annie Ernaux a déjà dit publiquement réfléchir à celles qu’elle soutiendrait une fois cet argent reçu.

Le prix Nobel de littérature, remis à Annie Ernaux ce samedi 10 décembre, est une manne hors du commun pour les auteurs et les éditeurs comme Gallimard, qui en profite largement en France. Cette récompense de prestige, tout d’abord, rapporte un chèque de 10 millions de couronnes suédoises, soit plus de 900 000 euros actuellement, en plus d’une médaille d’or 18 carats. Nombre de lauréats reversent une partie de cette somme pour des causes qui leur tiennent à cœur et Annie Ernaux a déjà dit publiquement réfléchir à celles qu’elle soutiendrait une fois cet argent reçu.

Quand l’annonce du prix est tombée début octobre, son principal éditeur, Gallimard, a sabré le champagne, géré les sollicitations de journalistes de nombreux pays, puis s’est tout de suite mis en action. Cet éditeur connaît l’effet du Nobel: il est aussi celui de Patrick Modiano, récompensé en 2014, ou de J.M.G. Le Clézio, qui l’avait obtenu en 2008. Pour Annie Ernaux, « nous avons réimprimé 1,1 million d’exemplaires », explique le directeur commercial de Gallimard, Jean-Charles Grunstein.

Les plus grands succès sont les romans en poche chez Folio, qui représentent quatre exemplaires sur cinq vendus. Le recueil de ses œuvres d’un millier de pages en collection Quarto, paru en 2011 et intitulé « Écrire la vie », marche très bien aussi. Et certains lecteurs tiennent au format élégant de la collection Blanche, plus cher et offrant une meilleure marge à l’éditeur. Tous ces livres sont ornés du bandeau rouge « Prix Nobel de littérature 2022 », au cas où, en librairie, des clients auraient manqué la nouvelle.

« Il y a un effet immédiat sur les ventes. On a expédié à ce jour 750 000 exemplaires vers les points de vente, dont on a vendu un peu plus de la moitié, si on se fie aux chiffres (du cabinet) GfK pour la France. Si on ajoute l’export, on peut estimer qu’on en a vendu environ 65% »

Jean-Charles Grunstein, directeur commercial à Gallimard

à l’AFP

L’autre manne, ce sont les traductions. Annie Ernaux était déjà publiée en 42 langues avant d’être couronnée du prix. Elle devait notamment sa notoriété mondiale à une place de finaliste du Booker Prize en 2019 pour « The Years », traduction anglaise de son roman de 2008, « Les Années ».

« Un prix Nobel, c’est l’assurance de voir affluer les demandes de traduction. C’est ce qui s’est passé encore une fois », indique-t-on chez Gallimard. Trois nouvelles langues se sont ajoutées depuis et cinq autres sont en négociation, ce qui pourrait porter le total à 50.

Le prix devrait aussi aider à faire la promotion du long métrage qui sort en salles le 14 décembre, Les Années Super 8, constitué de films familiaux des années 1970 et 1980. Enfin, Annie Ernaux compte publier un jour un petit livre que beaucoup d’écrivains rêveraient d’écrire, même si les tirages ne sont pas toujours les plus élevés: son discours de réception du prix Nobel.


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