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Forte tension dans le nord du Kosovo après des attaques contre la police

Publié le : 11/12/2022 – 15:05

Des échanges de tirs ont eu lieu avec des policiers samedi après que des centaines de Serbes ont érigé des barricades sur une route dans le nord du pays, bloquant le trafic à deux points de passage entre le Kosovo et la Serbie. Belgrade doit formaliser lundi ou mardi une missive demandant à l’Otan de déployer des forces de sécurité au Kosovo.

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La tension était élevée dimanche 11 décembre dans le nord du Kosovo après que des inconnus ont échangé des tirs avec des policiers dans la nuit de samedi à dimanche. Des dizaines de Serbes se sont réunis à nouveau dans la matinée sur des barrages édifiés la veille et qui paralysent le trafic à deux passages frontaliers entre le Kosovo et la Serbie. Ces Serbes du Kosovo protestent contre l’arrestation d’un ancien policier qui avait démissionné en novembre avec d’autres représentants de la minorité serbe pour protester contre la décision de Pristina de bannir les plaques d’immatriculation serbes.

La police de l’Union européenne déployée dans la région dans le cadre de la mission EULEX a déclaré avoir été aussi visée par une grenade assourdissante, qui n’a pas fait de blessés dans ses rangs.

Les tensions se sont accrues à l’approche des élections locales dans les municipalités à majorité serbe initialement prévues le 18 décembre, que le principal parti serbe veut boycotter. Des explosions et des tirs ont été entendus plus tôt dans la semaine alors que les autorités locales tentaient de préparer le vote. Un policier issu de la communauté albanaise, faisant partie des forces déployées dans la région, a été blessé.

Belgrade veut faire appel à l’Otan

Le président serbe Aleksandar Vucic a indiqué son intention de demander l’autorisation de déployer des forces de sécurité. Une première pour Belgrade depuis la fin de la guerre au Kosovo en 1999 et la proclamation d’indépendance de l’ancienne province serbe. « Nous avons convenu de demander au commandant de la Kfor l’autorisation de déployer les forces armées et de police de la république de Serbie sur le territoire du Kosovo, en accord avec la résolution du Conseil de sécurité, a-t-il expliqué. Mais nous ne nous faisons aucune illusion sur le fait qu’ils acceptent notre requête. »

Le Premier ministre du Kosovo Albin Kurti a de son côté accusé la Serbie de « menacer le Kosovo d’une agression ».

Les élections locales reportées

Afin de désamorcer les tensions, la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani a annoncé quant à elle un report des élections locales anticipées prévues à l’origine le 18 décembre dans quatre municipalités à majorité serbe. Des scrutins que les partis politiques serbes comptent boycotter. « Sur la base des évaluations, notamment du rapport des institutions de sécurité, j’ai proposé le report des élections locales dans quatre localités, a-t-elle indiqué. En conclusion nous avons fixé la date de ces élections pour avril 2023. »

Les ambassades de France, d’Allemagne, d’Italie, de Grande-Bretagne et des États-Unis, ainsi que la représentation de l’UE, ont salué ce report, y voyant une « décision constructive » pour « faire progresser les efforts pour parvenir à une situation plus sûre dans le nord ».

La minorité serbe du Kosovo, qui compte environ 120 000 membres sur une population kosovare totale de quelque 1,8 million de personnes, refuse depuis 2008 et l’indépendance autoproclamée du Kosovo, sa loyauté à Pristina, avec les encouragements de Belgrade.

(Avec AFP)


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