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Coupe du monde : la difficile insertion d’une fête pour les Bleus dans l’agenda présidentiel

Emmanuel Macron sera dimanche à Doha pour assister à la finale France-Argentine de la Coupe du monde. Mais dès le lendemain, il a rendez-vous sur le Charles-de-Gaulle, puis en Jordanie. Il n’est pas prévu qu’il rentre avant mercredi. La célébration du parcours des Bleus pourra-t-elle attendre jusque-là ?

Quand organiser la désormais traditionnelle descente des Champs-Élysées de l’équipe de France de foot  ? À l’Élysée, on hésite. On pose toutes les options sur la table, en cas de victoire, en cas de défaite…. Organiser l’agenda présidentiel en fonction des résultats de l’équipe de France au Mondial est un casse-tête qui n’a pas attendu jeudi matin. Comme l’hypothèse d’une demi-finale avait été anticipée, le Conseil des ministres cette semaine avait déjà été déplacé à vendredi. Mais là, le casse-tête se corse.

Lundi, au lendemain de la finale qui se joue dimanche à Doha entre les Bleus et l’Argentine,  Emmanuel Macron est attendu sur le porte-avions Charles-de-Gaulle qui croise en Méditerranée orientale. Il doit y participer au traditionnel dîner de Noël avec les troupes, un rendez-vous d’autant plus important cette année dans le contexte de la guerre en Ukraine car le navire participe à une mission de l’Otan, de sécurisation de l’espace européen. Mardi, le chef de l’État est censé redécoller pour la Jordanie pour participer à Amman à une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient. Jeudi encore, il était prévu qu’il ne rentre pas à Paris avant mercredi prochain. Mais « rien n’est complètement calé », chuchote-t-on en coulisses.

La fête pourra-t-elle attendre  ? Les Français, eux, c’est sûr, n’attendront pas pour célébrer les Bleus, estime un conseiller du pouvoir, qui juge incontournable un retour à Paris lundi pour accueillir l’équipe, troisième étoile ou pas, puisque, même en cas de défaite, la performance de se hisser deux fois de suite en finale est déjà un exploit. D’autant qu’Emmanuel Macron l’a redit tout à l’heure à Bruxelles, il est derrière les Bleus et il sera derrière eux jusqu’au bout. Le président assume son double aller et retour au Qatar sur fond de polémique sur les conditions d’organisation du Mondial, et désormais de scandale de corruption présumée au Parlement européen

Emmanuel Macron a, au bas mot, surpris mercredi soir en prenant soin de saluer le Qatar pour sa « très bonne » organisation de la Coupe du monde. Oubliés, les morts sur les chantiers, les violations des droits de l’homme ? Les propos du président ont vivement fait réagir par exemple Marine Tondelier, nouvelle cheffe de file d’Europe-Ecologie-les-Verts, qui écrit avoir « honte » dans un tweet : 

Le tweet du président daté du 26 novembre pour dire que la première Coupe du monde organisée dans le monde arabe témoignait  de changements concrets à l’œuvre, et que le Qatar pouvait compter sur le soutien de la France, avait déjà pu laisser perplexe. 

Avec une pointe d’agacement, son entourage rappelle qu’Emmanuel Macron tient une ligne : il ne voudrait pas tout mélanger, et explique que puisque la France organise en 2023 la Coupe du monde de rugby, et en 2024 les Jeux olympiques, il est parfaitement normal que son président porte « un regard attentif » à la question de l’organisation d’événements comparables.


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