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REPORTAGE. Coupe du monde 2022 : la place de la Concorde s’enflamme pour le retour des Bleus de Kylian Mbappé

Malgré leur défaite frustrante en finale contre l’Argentine, les Bleus ont reçu un accueil digne de leur parcours sur la place de la Concorde de Paris, lundi soir.

Et soudain, la frimousse de Kylian Mbappé apparaît au balcon de l’Hôtel de la Marine. Vous avez peiné à le distinguer, de loin, dans la nuit parisienne ? Il vous suffisait de tendre l’oreille pour discerner sa présence. Il faut s’y faire, aux indémodables « Allez les Bleus ! » se joignent désormais des « Kylian ! Kylian ! » sommaires mais dans l’air du temps. Floqué au dos des maillots, sur les lèvres de ses fans ou en vidéo sur les téléphones portables, Mbappé était partout place de la Concorde, lundi 19 décembre, pour le retour de l’équipe de France après sa campagne qatarienne achevée en finale du Mondial.

Comme un automatisme, à peine tendait-on notre micro aux jeunes supporters présents que ceux-ci couvraient leur idole de louanges. « Kylian, tu m’as fait rêver ! », lançait ainsi spontanément Valère, jeune fan de 16 ans, dans un cri du cœur partagé par la France entière. Ce lycéen « originaire de la même cité que lui à Bondy » a beau se dire « pote » de Mbappé, c’est comme si toute la foule était intime de l’autoproclamé « Kyk’s ».

Une bonne partie des milliers de fans était en effet constituée de contemporains de l’attaquant du PSG. « Pour eux, c’est génial, ils s’identifient aux joueurs », témoignaient Wilfried et Nadège, couple angevin venu avec ses enfants. Eux enviaient cette génération post-98 abreuvée de succès, pour qui une finale relève de la normalité. « Nous, on a vécu des moments moins fastes, ça aide à relativiser ! », souriait Nadège, qui tenait à « remercier » les Bleus.

Une pancarte brandie par une (très) jeune supportrice des Bleus, le 19 décembre 2022 à Paris. (Elio Bono)

Une pancarte brandie par une (très) jeune supportrice des Bleus, le 19 décembre 2022 à Paris. (Elio Bono)

Comme sur le terrain, la nouvelle vague s’est montrée détonante… et consciente de ses privilèges. « Franchement, on connaît l’équipe de France à son ‘prime’, s’émerveille Mehdi, jeune de 17 ans. Mes enfants seront choqués quand je leur dirai ça ! » Derrière lui, d’autres adolescents pas plus vieux qu’Eduardo Camavinga ont enflammé la Concorde, sur des enceintes où Gala croisait Vegedream. D’autres, à peine revenus de Doha, se lançaient le défi d’escalader l’Obélisque de la Concorde, quand des supporters plus sages se contentaient d’une Marseillaise plus convenue. « Mais pas trop fort hein, on a perdu quand même », s’esclaffait un voisin de foule. 

L’ambiance d’enterrement discernée aux prémices de la cérémonie a rapidement laissé place à une certaine liesse populaire. « Y’a pas de Coupe ? », a-t-on même entendu lorsque les Bleus sont arrivés, comme si les tirs au but n’avaient jamais existé. « Moi, je suis là pour leur montrer qu’on est fiers d’eux, ils doivent être tellement déçus, pointait Marie qui, à 25 ans, fait presque office d’ancienne. Je ne serais pas venue s’ils avaient gagné ! » Gageons que Mbappé et consorts ont mis de côté, l’espace de quelques minutes, leur désarroi, pour célébrer leur « presque victoire » avec ce public enthousiaste.

 

 

Car aussi courte fut leur apparition sur le balcon de l’Hôtel de la Marine, chacun de leurs mouvements étaient accompagnés de chants enthousiastes et les clappings d’Antoine Griezmann repris massivement. Si leur cérémonie n’a pas excédé vingt minutes, elle fut infiniment moins impersonnelle que leur passage express sur un bus à impériale en 2018. De là à dire que cette équipe de France célèbre mieux ses défaites, il n’y a qu’un pas. Que Randal Kolo Muani – deuxième joueur le plus acclamé et quasi-héros de la finale – et ses comparses ne tenteront pas de franchir.


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