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Maroc : une ONG critique les peines « injustes » de migrants poursuivis à la suite du drame de Melilla

Le 24 juin, près de 2 000 migrants, en majorité originaires du Soudan, avaient essayé d’entrer en force à Melilla, enclavée en territoire marocain, via le poste-frontière de Nador.

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France Télévisions

Publié le 24/12/2022 20:49

Temps de lecture : 1 min.

Une ONG marocaine a critiqué, samedi 24 décembre, les condamnations au Maroc « sévères », sans preuves « convaincantes », de plusieurs migrants, à la suite d’une tentative massive d’entrée en juin dans l’enclave espagnole de Melilla.

« Les peines étaient très sévères et injustes et appuient les politiques migratoires au Maroc », a dénoncé samedi Souad Lazreg, membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), en présentant un rapport sur les procès. Le 24 juin, près de 2 000 migrants, en majorité originaires du Soudan, avaient essayé d’entrer en force à Melilla, enclavée en territoire marocain, via le poste-frontière de Nador.

Cette tentative, qui a conduit à des affrontements entre migrants et forces de l’ordre, a fait 23 morts selon les autorités marocaines, 27 selon l’AMDH. Plusieurs dizaines de migrants ont déjà été condamnés à des peines allant de deux ans et demi à trois ans de prison ferme à la suite de ces événements.

Ils étaient poursuivis, entre autres, pour « entrée illégale sur le sol marocain », « violence contre agents de la force publique » ou « attroupement armé ». « Les procès-verbaux comportent des aveux qu’ils [les accusés] ont nié tout au long de la procédure judiciaire. Malgré cela, ils ont été condamnés à des peines très sévères », a assuré l’avocat Khalid Ameza durant cette présentation à Nador, retransmise en direct sur Facebook.

Les peines prononcées n’ont pas été justifiées par un « argumentaire logique et convaincant », a estimé l’avocat. Me Ameza a pris l’exemple des accusations de violences commises à l’encontre des forces de l’ordre et de biens publics saccagés : « Les forces de l’ordre auditionnées n’ont pas identifié qu’un tel a frappé ou un autre a cassé », a-t-il souligné.

Le bilan humain de ce drame, qui a provoqué une forte indignation au Maroc et à l’étranger, est le plus lourd jamais enregistré lors d’une des nombreuses tentatives de migrants d’entrer à Melilla et dans l’enclave espagnole voisine de Ceuta qui constituent les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec le continent africain.


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