REPORTAGE. À Tignes, la plongée en lac glacé pour voir « la lumière traverser le plafond »

Dans une petite cabane en bois, à quelques mètres du lac de Tignes, 42 mètres de profondeur, le moniteur Vincent Tessier donne quelques conseils aux plongeurs qui se préparent. « Ici, l’eau est entre un et trois degrés, précise-t-il. Donc, pour pouvoir rester plus longtemps, on plonge avec des combinaisons étanches, des gants étanches et un masque facial. Il n’y a aucun contact avec l’eau à proprement parler. Donc on plonge en jogging, en chaussettes de ski, en petite polaire. On a des gants en laine sous les gants étanches et le masque facial vient prendre tout le visage. Il n’y a pas d’eau qui rentre au niveau du visage, des joues ou du menton », explique le moniteur. 

Une fois la combinaison néoprène de sept millimètres enfilée, la bouteille d’air comprimé de quinze kilos hissée sur le dos, on s’approche d’un trou sombre d’un mètre carré creusé dans la glace, par lequel on va plonger. « Là, on est déjà sur le lac. On s’enfonce un peu, mais juste en dessous nos pieds, on a de la glace vive, de la glace dure. Ça ne risque rien », rassure Vincent Tessier.

« Ça paraît assez sombre et austère parce que la lumière vient du dessus. Mais une fois qu’on est en dessous, la lumière traverse tout le plafond de glace. Et vous allez voir qu’en fait l’eau est translucide et on voit très bien. »

Vincent Tessier, moniteur de plongée en lac glacé

à franceinfo

Pas très rassurant avant d’y aller. Au fond de l’eau, de la vase, de rares poissons : des truites et des ombles chevaliers. Mais surtout des bulles qui courent sur ce plafond de glace et les reflets du soleil qui plongent instantanément le visiteur dans une ambiance calme et hors du temps. « Au niveau de l’immersion, au niveau de la profondeur, on descend à peu près dans la zone des trois mètres. Pas plus que ça parce que vraiment, l’intérêt, c’est la glace. Au niveau du temps de plongée, on est sur du 15-20 minutes à peu près. Au niveau distance, on parcourt quelque 40 mètres, détaille le moniteur. Au niveau de la respiration, il faut être vraiment très zen, bien maîtriser ses mouvements parce qu’on est à 2 100 mètres d’altitude. Et l’essoufflement ici peut arriver assez rapidement ».

Prix de l’expérience : une heure de prise en charge, dont 20 minutes sous l’eau, coûte 99 euros. Pour les plus réticents, une initiation est possible en enfilant une combinaison sans masque ni air comprimé, simplement pour flotter sur l’eau glacée.