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REPORTAGE. « J’ai enfin l’espoir de guérir ! » : des villageois du Donbass soulagés de retrouver des soins médicaux grâce à Médecins sans frontières

Il y a foule devant la camionnette Médecins sans frontières, garée au cœur de Drobysheve, un village du Donbass près de Sloviansk défiguré par les bombardements. « Je suis venu chercher des comprimés ! », s’exclame cet Ukrainien qui attend son tour.

Les habitants de Drobysheve, près de Sloviansk, font la queue devant le camion de MSF. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

Les habitants de Drobysheve, près de Sloviansk, font la queue devant le camion de MSF. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

Anatoly représente l’ONG et constate la situation plus que difficile : « Ici, tout a été détruit, il n’y a pas de courant, donc impossible d’investir un local médical ». D’où cette solution mobile et provisoire, ce camion qui aide déjà beaucoup.

« Les gens n’avaient accès à rien, jusqu’à ce que l’on arrive ! Pas de médicaments, pas de soignants. Et beaucoup sont des personnes âgées, qui ont des maladies chroniques. »

Anatoly, représentant de MSF

à franceinfo

Seule une infirmière est restée au village tout au long de l’occupation : Natasha n’avait avec elle que quelques médicaments de base. « Les gens ici font du diabète, de l’hypertension, énumère-t-elle. En ce moment, avec les virus de l’hiver, certains ont des bronchites. Et puis beaucoup ont des problèmes de thyroïde et d’asthme. » Avec l’hiver et les coupures d’électricité qui aggravent les problèmes de santé, cette clinique mobile de Médecins sans frontières est un soulagement pour elle.

Victoria, médecin généraliste (devant) et Olga, l'infirmière (deuxième plan) de MSF, dans le camion de MSF. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

Victoria, médecin généraliste (devant) et Olga, l'infirmière (deuxième plan) de MSF, dans le camion de MSF. (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

À l’intérieur du petit camion, une consultation est en cours. Une généraliste et une autre infirmière s’occupent de Valentina, 70 ans : elle souffre d’eczéma et de thrombophlébite. « J’ai enfin l’espoir de guérir », explique-t-elle en essuyant ses larmes. Victoria, la médecin, a bien conscience de combler un vrai manque : « Ici, il n’y a même pas de pharmacie, et la plupart de ces villages sont isolés ! Il n’y a pas de transports publics, pas de bus. »

Dehors, dans le froid, Oleksandr, psychologue de 34 ans, se glisse parmi les habitants qui attendent, car il n’y a pas assez de place à l’intérieur. Avec sa blouse blanche, il les aborde pour les faire un peu parler. La plupart racontent leur inquiétude face à l’avenir. « Les gens me racontent surtout leurs angoisses liées aux bombardements de ces derniers mois. Et puis la peur que ça recommence. » Oleksandr les écoute comme une éponge. « C’est très difficile émotionnellement », dit-il. En ce moment, 14 équipes de MSF parcourent ainsi les villages du Donbass.


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