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En France, les patients solidaires de la grève des médecins

Publié le : 28/12/2022 – 09:10

Alors que sévit une triple épidémie de grippe, bronchiolite et de Covid-19, les médecins libéraux sont appelés à fermer leurs cabinets depuis le lundi 26 décembre et jusqu’au 2 janvier. Certains patients entendent et comprennent leur ras-le-bol.

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Outre de meilleures conditions de travail, les médecins grévistes depuis lundi 26 décembre réclament principalement le doublement des tarifs des consultations, pour les généralistes tout comme pour les spécialistes. Les organisations de médecins s’inquiètent aussi pour leur liberté d’installation, remise en question par des propositions de loi sur les déserts médicaux.

À la sortie du service d’urgence d’un hôpital parisien saturé, une étudiante de 20 ans indique ne pas en vouloir aux médecins en grève : « Je pense que ce n’est pas le meilleur moment, mais c’est dans les moments comme ça qu’ils se font le plus écouter, malheureusement. Donc, pour moi, il ne faut pas en vouloir aux médecins, mais plutôt au gouvernement qui n’accepte pas les demandes des médecins, qui est l’un des métiers les plus importants en France ».

Avec trois épidémies en cours, les hôpitaux et les services d’urgence sont plus que jamais débordés. « On manque d’infirmières, on manque de médecins. Il n’y a pas d’attractivité pour le travail de nuit », déplore Arnaud Chiche, médecin anesthésiste et fondateur du collectif « Santé en danger » à Hénin-Beaumont, dans les Hauts-de-France. 

Sorti prendre l’air en attendant d’être reçu par un médecin urgentiste, ce quadragénaire se dit solidaire, même si la grève tombe mal : « C’est vrai que c’est très dur en ce moment pour tout le monde. Mais il faut bien qu’ils se fassent entendre, donc c’est normal », admet-il.

Manifestation annoncée pour le 5 janvier

La principale revendication des médecins libéraux est de doubler le tarif des consultations. Une demande que certains pourraient accepter, tel que ce trentenaire qui se dit prêt à payer 50 euros chez son généraliste, au lieu des 25 euros actuels : « Plutôt que de rester aux urgences pendant trois heures, quatre heures – comme là, je suis venu pour un petit truc – et je suis resté deux heures en attente aux urgences. »

Le Collectif « Médecins pour demain », qui est à l’initiative de la grève des libéraux, un mouvement un peu moins suivi que celui de début décembre 2022, prévoit également une manifestation nationale à Paris le 5 janvier 2023.

« Tant qu’on ne lancera pas de vraie grande réforme, la situation n’évoluera pas, ajoute le médecin anesthésiste Arnaud Chiche. On en demande trop à l’hôpital, c’est-à-dire assurer la prise en charge de patients de manière pérenne quand les choses sont programmées, et à la fois faire face à l’urgence. » Pour lui, une solution serait de lancer un grand plan de formation pour instruire de nouveaux soignants, et vite. 

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