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Ligue 1 : la programmation de la « Celebration Week », ce Boxing Day à la française, suscite la colère parmi les supporters

Plusieurs groupes d’ultras ont décidé de boycotter les 16e et 17e journées de Ligue 1. Mercredi et jeudi, des messages acerbes ont été adressés dans les stades à destination la Ligue de football professionnel.

« Désolé pour le retard, on sort du taf« . Dans le stade du Moustoir, lors du match de Ligue 1 entre Lorient et Montpellier, jeudi 29 décembre, une banderole au milieu d’un carré vide, derrière le but gardé par Jonas Omlin, a attiré l’attention. Une partie des supporters lorientais a souhaité mettre en scène son mécontentement à l’encontre de la Ligue de football professionnel (LFP), qui a planifié la rencontre en pleine semaine, à 17 heures.

Après une demi-heure de boycott lors des trente premières minutes du match, les supporters des Merlus ont finalement fait leur apparition en tribunes. Avant de sortir une nouvelle banderole : « Matchs en semaine, horaires inappropriés, vous ne pensez qu’à vous gaver. » Dans le parcage visiteur, les quelques supporters montpelliérains présents ont à leur tour passé un message, plus cru et surtout à caractère insultant. Cette dernière est au centre des critiques, alors que la Ligue 1 fait son retour après une interruption d’un mois et demi pendant la Coupe du monde.

En dépit de cette saison à cent à l’heure, avec cette compétition internationale majeure placée en plein milieu des joutes de clubs, la Ligue a tenu à lancer sa « Celebration Week » lors des 16e et 17e journées de championnat, pour avoir son Boxing Day à la Française (la tradition anglaise qui voit les clubs de Premier League jouer pendant la période des fêtes). Le tout à une période où les équipes sont habituellement en vacances. Cette « Celebration Week » doit « célébrer le retour de la Ligue 1″, selon les mots du communiqué publié par la LFP le 18 novembre dernier.

Pour les supporters ultras des clubs de Ligue 1, ça n’a rien d’un cadeau de Noël. Dans la foulée du match entre Lorient et Montpellier, les ultras du Stade de Reims ont boycotté la rencontre face à Rennes, qui a débuté à 19 heures au stade Auguste-Delaune. Le mot d’ordre affiché par les supporters rémois dans leur communiqué : « Des horaires adaptés, pour des stades animés. »

Un message partagé par d’autres groupes de supporters de clubs de Ligue 1. Le 19 décembre, les ultras nantais ont lancé le mouvement en annonçant leur boycott de la « Celebration Week », suivis par les ultras strasbourgeois. « Le football, c’est le week-end », lançaient ces derniers dans leur communiqué publié le 20 décembre. Malgré tout, les stades ont affiché un taux de remplissage de 81,5% sur les six matchs de mercredi, dans la moyenne de la première partie de saison.

Le match entre l’AJ Auxerre et l’AS Monaco, qui a démarré à 17 heures mercredi, a ainsi presque fait le plein au stade de l’Abbé-Deschamps (89% de remplissage). Mais les dirigeants de la LFP ont été pris pour cible pendant l’intégralité de la rencontre par les chants hostiles des supporters auxerrois. Si elle souhaite pérenniser l’initiative de ce Boxing Day tricolore, la Ligue va devoir trouver une solution pour convaincre les supporters ultras de participer à la fête.

Et dans tout ça, que pensent les joueurs et entraîneurs de cette « Celebration Week » ? « J’ai vécu ce Boxing Day en Angleterre [avec Chelsea], je trouve ça bien pour les enfants, assure Malang Sarr, défenseur de l’AS Monaco. Ils sont en vacances de Noël et peuvent venir voir un match en famille pendant les fêtes, ça fait du bien, c’est convivial. »

Christophe Galtier, l’entraîneur du Paris Saint-Germain, prenait le parti des ultras lors de sa conférence de presse mardi : « Ce qui m’interpelle, c’est que ça joue l’après-midi un 2 janvier. Tout le monde aura repris le boulot et l’école, les stades ne seront pas remplis. » Une prise de position claire, venant de la part d’un entraîneur qui n’est pas concerné par ces horaires décalés. Le PSG a joué mercredi à 21 heures et affrontera le RC Lens dimanche, à 20h45.


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