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CARTE. Quels départements gagnent ou perdent des habitants en France ?

Entre 2014 et 2020, la population a diminué dans 21 départements français, selon le recensement de l’Insee.

La France connaît une période de ralentissement démographique. C’est le constat fait par l’Insee dans sa dernière note, publiée jeudi 29 décembre. Entre 2014 et 2020, la population française a augmenté de +0,3 % par an en moyenne. C’est moins que pour la précédente période 2009-2014, où l’augmentation était de +0,5 % par an en moyenne. Ce ralentissement à l’échelle nationale est dû notamment à la diminution du solde naturel (la différence entre le nombre de naissances et de décès) de 0,1 point par rapport à la période 2009-2014, ce qui s’explique par « l’arrivée à des âges avancés des générations nombreuses du baby-boom », mais aussi par « un recul des naissances », selon les statisticiens.

Mais qu’en est-il au niveau départemental ? La croissance démographique ralentit-elle de manière homogène sur tout le territoire ? Pour l’Insee, la réponse est non. Les taux de variation départementaux, calculés en additionnant le solde naturel et le solde migratoire (la différence entre le nombre de personnes entrées sur le territoire et celles qui en sont sorties) montrent une évolution démographique particulièrement contrastée.

« On considère qu’un département est en diminution de population à partir de -0,2% de variation annuelle moyenne, qu’il est stable entre -0,1 et 0,1%, et qu’il augmente au-delà », explique l’Insee à franceinfo. En se basant sur cette évaluation, la population a ainsi augmenté dans 53 départements. « Elle est restée stable dans 26 d’entre eux et a diminué dans 21 autres », précise l’institut français. A noter que Mayotte n’a jamais intégré le système de recensement national. Il n’y a donc aucune donnée disponible.

Une baisse marquée dans le Grand-Est, le Centre et le Massif central

C’est en Martinique que la population a baissé le plus fortement, avec une variation annuelle de -1% en moyenne. « Ces nombreux départs, vers la France métropolitaine essentiellement, concernent en grande partie les jeunes qui poursuivent des études ou cherchent un emploi », détaille l’Insee. L’île est suivie de près par la Guadeloupe qui a connu une diminution de sa population de 0,7%, par an, en moyenne.

Dans l’Hexagone, plusieurs départements situés dans la région Grand Est ont également connu une baisse démographique. C’est notamment le cas de la Meuse (-0,8%) qui cumule déficits naturel et migratoire apparent. Dans la région, on retrouve aussi la Haute-Marne (-0,8%), des Ardennes (-0,6%), mais aussi des Vosges (-0,5%). Dans le centre du pays, plusieurs départements ont vu leur population diminuer. On retrouve entre autres la Nièvre (-0,9%), la Creuse (-0,6%), l’Indre (-0,6%), ou encore le Cher.

En Ile-de-France, région la plus peuplée du pays, la capitale continue de perdre des habitants, une dynamique enclenchée il y a déjà neuf ans. Entre 2014 et 2020, Paris a perdu quelque 75 000 habitants, soit un taux de variation annuel de -0,6%. « Ces départs de la capitale sont notamment motivés par le coût élevé du logement, l’offre réduite de logements de grande taille pour les familles et la recherche d’un autre cadre de vie », affirme l’Insee.

Une croissance démographique importante dans l’Ouest, en Corse et en Guyane

La population augmente de manière frappante en Guyane (2,1%), en Gironde (+1,2%), en Loire‑Atlantique (+1,2%), en Haute‑Garonne (+1,2%), dans l’Hérault (+1,2%), ainsi que dans les deux départements corses (+1% à chaque fois) et en Haute‑Savoie (+1,1%).

Cette croissance démographique s’étend sur l’ensemble de la façade ouest, dans le sud du pays et en Ile-de-France (Paris mis à part). Ainsi, plusieurs territoires franciliens ont connu une augmentation de population, notamment la Seine-Saint-Denis (+0,9%).

Le constat s’avère similaire en Ille-et-Vilaine (+0,9%), qui enregistre la plus forte progression en nombre d’habitants de Bretagne. Le département représente 32% de la population vivant dans la région. Ce chiffre est particulièrement poussé par l’attractivité de la métropole rennaise qui fait office de locomotive avec ses +0,7% en moyenne chaque année.


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