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VIDEO. Emrys : des cartes-cadeaux trop alléchantes ?

Baptisée Emrys, cette coopérative est présentée comme un astucieux moyen de faire des économies.

Le principe : après avoir adhéré moyennant une cotisation pouvant aller jusqu’à cent euros, la coopérative propose des cartes cadeaux à la vente à dépenser chez des enseignes de la grande distribution.

En effectuant ces achats, vous cumulez des points sur votre compte Emrys. Ces points sont supposés constituer une cagnotte pour financer de nouvelles cartes cadeaux pour d’autres achats et ainsi de suite. Un cercle présenté comme vertueux.

Mais Déborah, membre d’Emrys depuis trois ans et que nous avons rencontrée, fait un tout autre constat : « je pensais avoir des réductions réguliers sauf que ce n’est pas si régulier que ça ».

Entre sa cotisation et les frais d’expédition des cartes cadeaux, elle dit avoir dépensé 59 euros. En contrepartie, elle n’aurait récolté que 54 euros de crédit d’achat. Elle ne rentrerait même pas dans ses frais dit-elle : « quand on regarde les chiffres, je suis en perte de cinq euros, c’est pas énorme mais ça reste une perte ».

En réalité, pour espérer gagner plus de points il faut surtout faire adhérer de nouveaux membres à la coopérative selon un système de parrainage. Des parrains que nous avons contactés par téléphone se montrent très persuasifs. Ils nous incitent à souscrire la formule d’adhésion la plus chère. Les gains seraient très importants.

Je vous conseille le même statut que le mien, celui à 100€. Mon parrain, qui m’a fait entrer dans la coopérative est adhérent depuis deux mois, aujourd’hui il autofinance ses courses.

une adhérente d’Emrys

à l’Œil du 20 heures

Un système de bouche à oreille qui porte un nom : la vente multiniveaux. Face à cette pratique, l’UFC que choisir pointait en 2020 : « l’une des nombreuses limites du système Emrys : beaucoup d’espoir suscité, une énorme énergie à déployer pour un résultat souvent décevant ».

« Il faut se méfier et bien se renseigner avant de s’engager dans ce type de système. Ce qui est interpellant dans ce système c’est que c’est un moyen un peu moins simple de faire des économies, qui est un peu alambiqué on va dire » affirme Élodie Toustou, rédactrice en chef adjointe de 60 millions de consommateurs.

Dans sa communication, Emrys affiche des partenariats avec des poids lourds du commerce comme entre autres Carrefour, ou Intermarché. Jointes par téléphone, ces enseignes se montrent pourtant plus réservées. Certaines auraient même mis fin à leur collaboration avec Emrys :

« On peut penser quand on regarde de leur côté que carrefour est un partenaire c’est vrai que ça laisse à penser mais c’est pas le cas » – une source Carrefour.

« Je doute qu’Intermarché ne s’exprime sur son retrait de ce package » – une source Intermarché.

De son coté, Wilfried Rivière, le président et fondateur d’Emrys, affirme ne pas être responsable du comportement de tous les parrains de sa marque. Il se défend de vendre une solution magique :

« Le problème c’est qu’on peut difficilement être derrière chaque membre et contrôler toutes les pratiques, toutes les communications. Je n’ai pas de recette miracle pour augmenter le pouvoir d’achat des gens rapidement et facilement. Je ne propose pas une solution de facilité, je propose une solution qui s’appelle le marketing relationnel qui est un véritable métier dans lequel on doit s’impliquer ».

En cette période d’inflation, les associations de consommateurs recommandent la plus grande vigilance et conseillent de s’en tenir par exemple aux rabais les plus connus, comme les coupons de réduction.

Parmi nos source (liste non-exhaustive) :

Les CGU disponibles sur le site Internet d’Emrys


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