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Réforme des retraites : Gabriel Attal confirme la piste d’un report de l’âge légal de départ à 64 ans et tend la main aux Républicains

Ce report serait associé à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation, qui passerait à 43 ans avant l’horizon 2035.

« Je perçois aujourd’hui l’importance de nous adresser directement aux Français. » Dans un entretien publié dimanche 8 janvier dans Le Journal du dimanche, Gabriel Attal revient sur la présentation mardi par le gouvernement de la réforme explosive des retraites, contre laquelle les syndicats prévoient déjà de se mobiliser. Le ministre de l’Action et des Comptes publics confirme la piste d’un report de l’âge légal de départ à 64 ans, au lieu de 62 actuellement, et appelle la droite à joindre ses voix à celle de la majorité, au nom de la « cohérence ».

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Alors que l’ensemble des organisations syndicales et l’essentiel des oppositions sont opposées à cette réforme, le ministre estime que la présentation du projet de l’exécutif sera l’occasion de montrer « combien la concertation a été utile ». « Mais si nous sommes prêts au compromis, ce n’est pas à n’importe quel prix », tempère immédiatement Gabriel Attal, écartant l’idée de financer les retraites « par l’augmentation des cotisations ».

Le « compromis » évoqué par Gabriel Attal pourrait en fait prendre la forme d’un report de l’âge légal à 64 ans, au lieu des 65 ans initialement envisagés. Ce report serait associé à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation, qui passerait à 43 ans avant l’horizon 2035. « Ça fait partie des pistes possibles. Quel que soit le choix, la réforme permettra le retour à l’équilibre de notre système en 2030, comme s’y est engagée Élisabeth Borne », insiste le ministre de l’Action et des Comptes publics.

Pour faire passer cette réforme sans recourir à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire adopter un texte sans vote, le gouvernement entend tendre la main aux élus des Républicains.

« Je dis aux LR : on ne peut pas remettre à demain ce qu’on voulait hier. (…) Accompagnez une réforme que vous avez appelée de vos vœux, parce que, comme nous, vous la savez nécessaire. »

Gabriel Attal

au JDD

Le patron de LR Eric Ciotti lui répond dans les colonnes de l’hebdomadaire. L’élu niçois se dit prêt à « voter une réforme juste » et étalée dans le temps, avec un âge de départ relevé à 64 ans en 2032, mais avec une pension minimale établie à 1 200 euros, y compris pour les retraités actuels. Le gouvernement, lui, n’entend accorder ce montant qu’aux « nouveaux retraités », confirme Gabriel Attal dans son interview.

Le projet de loi doit passer en commission à l’Assemblée nationale à partir du 30 janvier, et dans l’hémicycle le 6 février, pour deux semaines.


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