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Les Goncourt se retrouvent pour éventuellement changer de président

Didier Decoin, président depuis 2020, pourrait laisser ce rôle après avoir été contesté par certains des académiciens. Celui-ci prévoit cependant de briguer sa propre succession.

L’Académie Goncourt se retrouve lundi midi, après une édition 2022 conflictuelle, pour renouveler son bureau et éventuellement changer de président.

La presse a spéculé sur la possibilité pour Didier Decoin, président depuis 2020, de laisser ce rôle après avoir été contesté par certains des académiciens. Celui-ci prévoit cependant de briguer sa propre succession.

« J’ai l’intention de me représenter. Mais si on me fait comprendre que je dois céder la place, je n’insisterai pas », déclarait l’écrivain de 77 ans à des journalistes début décembre, en marge de la présentation de son roman à paraître mercredi, Le Nageur de Bizerte (éditions Stock).

Un changement de président après trois ans seulement serait une surprise, les prédécesseurs de Didier Decoin ayant tous duré au moins cinq ans, comme Bernard Pivot (2014-2019).

Une scission dans l’Académie

L’Académie Goncourt a été ébranlée à l’automne par une scission qui ne disait pas son nom: pour l’annonce des finalistes de l’édition 2022 du prix Goncourt, prévue à Beyrouth, un dilemme s’est présenté après des propos du ministre libanais de la Culture, Mohammad Mourtada, proche du mouvement chiite Amal, un allié du groupe pro-iranien Hezbollah, contre les « sionistes ».

Cinq des dix jurés, dont Didier Decoin et l’ensemble du bureau (le secrétaire Philippe Claudel et la trésorière Camille Laurens), ont estimé que la meilleure réponse était de maintenir le voyage à Beyrouth. Les cinq autres considéraient qu’il valait mieux l’annuler en signe de protestation, et sont restés en France.

Lors de l’annonce du prix Goncourt début novembre, ces deux camps ont voté pour deux romans différents, sans bouger d’un pouce au cours de 14 tours de scrutin. Seule la règle attribuant à la fin une voix double au président a permis d’élire Vivre vite de Brigitte Giraud face au Mage du Kremlin de Giuliano da Empoli.

Le camp des « anti-Beyrouth » a perdu un membre début décembre, Patrick Rambaud, 76 ans, devenu « membre honoraire » pour raisons de santé. Un nouveau juré du Goncourt pourrait être élu lundi, ou ultérieurement.

J.L. avec AFP


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