L’ex-jihadiste toulousain Jonathan Geffroy devant la cour d’assises spéciale de Paris

Publié le : 16/01/2023 – 07:30

Depuis son interpellation en 2017 avec son épouse, Jonathan Geffroy a livré beaucoup d’informations aux enquêteurs sur son parcours au sein de l’organisation État islamique mais aussi sur les projets de l’organisation terroriste.

Publicité

Converti à l’Islam en 2007, Jonathan Geffroy s’est rapidement radicalisé. À partir de 2008, il effectue de nombreux séjours en Égypte où il rencontre notamment Abdelkader Merah, qui lui demande en 2010 d’héberger son frère Mohamed, auteur deux ans plus tard des attaques à Toulouse et Montauban contre des militaires et une école juive.

Pris en charge par l’organisation État Islamique dès son arrivée en Syrie en famille en février 2015, Jonathan Geffroy y retrouve certains de ses amis toulousains radicalisés, comme les frères Jean-Michel et Fabien Clain, futurs auteurs de la revendication des attentats du 13 novembre. Il combat aussi en Irak, à Ramadi, dans la katiba Tariq Ibn Ziyad, une unité d’élite dont ont fait partie les assaillants du Bataclan. 

Jonathan et son épouse Latifa Geffroy sont capturés par l’Armée syrienne libre (ASL) début 2017, alors qu’ils cherchaient à fuir la Syrie, avant d’être remis à la France en septembre de la même année.

Des projets attentats suicides commis par des enfants

Aujourd’hui, Jonathan Geffroy se décrit comme « repenti », même si des rapports d’évaluation estiment qu’il adhère toujours « à une vision très rigoriste de l’islam ». Le quadragénaire a en tout cas été loquace avec les enquêteurs : il a notamment révélé que le groupe EI avait envisagé d’envoyer des enfants mener des attentats-suicides en Europe et voulu s’en prendre à une centrale nucléaire française.

Devant la cour d’assises spéciale de Paris, où il est jugé à partir de ce lundi 16 janvier pour association de malfaiteurs terroristes, il compte aussi se faire entendre, selon son avocate. « Après cinq ans de détention provisoire, Jonathan Geffroy est soulagé d’arriver devant ses juges ; il souhaite s’expliquer sur son parcours et l’évolution qui est la sienne depuis son retour en France », indique Me Dufau. 

Outre l’accusation d’association de malfaiteurs terroristes, Jonathan et Latifa Geffroy sont aussi poursuivis pour avoir emmené leur enfant en zone irako-syrienne. À leurs côtés, la mère de Jonathan Geffroy est jugée pour financement du terrorisme, pour avoir envoyé quelque 10 000 euros à son fils. Le procès est prévu jusqu’au 23 janvier. Jonathan Geffroy et sa femme risque 30 ans de réclusion. 


Continuer à lire sur le site France Info