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Go Sport : trois questions sur les déboires du numéro trois français des articles de sport

Le groupe Go sport a été placé en redressement judiciaire jeudi. Il est en cessation de paiement, ce à quoi s’ajoute une suspicion d’abus de biens sociaux.

Les soucis s’accumulent sérieusement sur la chaîne de magasins Go Sport et ses quelque 2 150 salariés. Jeudi 19 janvier, le tribunal de commerce de Grenoble a fait tomber le couperet. Le groupe est placé en redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois. 

Redressement judiciaire : quelles conséquences ?

Désormais la gestion de l’entreprise n’appartient plus à ses dirigeants. Deux administrateurs et deux mandataires judiciaires ont été désignés pour gérer l’entreprise. Retour devant les tribunaux le 19 juillet prochain pour examiner à nouveau la santé de Go Sport.

Le passif du groupe s’élève à plus de 14 millions d’euros. L’entreprise a bénéficié de deux prêts garantis par l’État. Aujourd’hui, la crise sanitaire s’est éloignée et il reste 55 millions à rembourser.

Quid des soupçons d’abus de biens sociaux ?

La justice a en effet une autre raison de s’intéresser au groupe en raison de soupçons d’abus de biens sociaux. Une enquête est ouverte depuis deux mois. Ce sont les salariés qui ont eu les premiers doutes quand ils ont vu s’envoler 36 millions d’euros des caisses de la chaîne Go Sport vers sa maison mère, officiellement pour acheter 21 magasins Gap en France. Mais l’explication ne colle pas puisque que le groupe était déjà propriétaire de Gap France depuis un an et pour 1 euro symbolique.

La justice s’intéresse aussi à une seconde ponction suspecte : 18 millions d’euros qui auraient pu passer de Go Sport vers Camaïeu pour payer les derniers salaires du personnel avant licenciement.

Dans les dédales de la holding, les magasins Go Sport ont une maison mère, le groupe Go Sport, qui appartient, comme c’était le cas pour Camaïeu, à la holding Hermione People & Brands (HPB), laquelle est la branche distribution de la Financière immobilière bordelaise, un fonds d’investissement qui regroupe également certains magasins des Galeries Lafayette en région, les jouets de la Grande récré ou encore Café Legal. Tout ça appartient en fait à Michel Ohayon, un homme d’affaires bordelais très actif, qui a souvent racheté des entreprises en difficulté, mais aussi un homme très discret.

Que peut-il se passer pour les salariés ? 

Ce qui inquiète les syndicats, c’est que les magasins Go Sport s’approvisionnent auprès de la centrale d’achat du groupe. Donc, si le groupe n’a plus les moyens de payer ses fournisseurs, les rayons risquent d’être vides très rapidement.

Toutefois, le placement en redressement judiciaire ouvre la possibilité à des repreneurs de se faire connaître. Cela permet des appels d’offre. Le patron Michel Ohayon n’a plus le pouvoir de choisir son candidat. Avis aux investisseurs intéressés par le numéro 3 français des articles de sport, qui aura peut-être la possibilité de fêter cette année ses 45 ans.


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