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Les réalisateurs Ethan (à gauche) et Joel Coen lors de la présentation de leur film « La Ballade de Buster Scruggs » à la 75e Mostra de Venise, le 31 août 2018. VINCENZO PINTO / AFP
Rencontrés en août à la Mostra de Venise, où La Ballade de Buster Scruggs a reçu le prix du scénario, Joel et Ethan Coen ont expliqué leur position sur Netflix, producteur et distributeur du film.
Quand avez-vous eu l’idée de ce film ?
Ethan Coen : Cela remonte à plus d’une vingtaine d’années. Au moment où nous avons eu en tête la première histoire. Mais nous nous sommes alors confrontés à un marché qui n’offrait pas de possibilités commerciales pour tourner un court-métrage. Au fil des années, nous avons écrit d’autres histoires sur le Far West, qui sont venues s’ajouter à la première. Au point que nous avons fini par avoir assez de matériau pour réaliser un film.
« La Ballade de Buster Scruggs » était attendu sous la forme d’une mini-série, et non d’un long-métrage. Pourquoi ce changement de format ?
Joel Coen : Nos intentions sur le format ont toujours été de réaliser un film à sketches, une anthologie en six chapitres. Et cela n’a jamais varié. Le malentendu relève de la façon dont la presse a parlé du projet. Et non d’une quelconque annonce de notre part.
Pourquoi avoir choisi Netflix comme producteur ?
E. C. : Nous avons d’abord signé avec la société Annapurna pour une sortie en salle. Puis nous avons appris que Netflix était entré dans la production.
Le fait que le film ne soit accessible qu’aux seuls abonnés de la plate-forme ne vous a pas ennuyés ?
E. C. : D’abord, il sortira en salle aux Etats-Unis, et nous en sommes ravis. Ensuite, concernant Netflix, nous n’avons pas de problème. Dans le contexte hollywoodien actuel, qui privilégie le financement des films à petit budget pouvant rapporter gros ou des blockbusters, il est très difficile de monter un projet comme le nôtre. D’une certaine manière, six films en un, imaginez, personne ne prend le risque d’y aller. Pour nous, il est donc intéressant que des plates-formes nous donnent la possibilité de réaliser et de diffuser des films. Qu’importe le support, que ce soit à la télévision ou au cinéma, un film reste un film. Plus il y a de possibilités, plus c’est salutaire pour l’industrie et le cinéma dans son ensemble.
Mais vous n’éprouvez aucune frustration par rapport au grand écran ?
E. C. : On ne niera jamais qu’une salle de cinéma équipée des meilleures technologies demeure ce qu’il y a de mieux. Mais il y a toujours eu d’autres canaux que le cinéma pour voir les films.
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