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Carloto Cotta dans « Tabou » (2012), de Miguel Gomes. SHELLAC DISTRIBUTION
Qui a vu Carloto Cotta dans Tabou (2012) ou Les Mille et Une Nuits (2015), de Miguel Gomes, aura bien du mal à reconnaître le comédien portugais dans le film pop et déjanté qu’il tient sur ses épaules et au bout des pieds : Diamantino, de Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt. Le Latin romantique à la fine moustache, âgé de 34 ans, s’est transformé en clone de star de football – tendance Cristiano Ronaldo. « On est partis des clichés et on les a retournés. Les stars du foot se ressemblent, ils ont souvent la même coupe de cheveux, les mêmes modes de vie », nous confiait le comédien à Cannes, au lendemain de la présentation du film à la Semaine de la critique. Il était encore méconnaissable dans sa chemise à carreaux de gentleman-farmer. Les muscles de Diamantino, acquis au prix d’un dur entraînement avec un coach, avaient déjà un peu fondu…
Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt, réalisateurs : « Il y avait 50 % du personnage de Diamantino dans le scénario, et Carloto a fabriqué les 50 % restants »
Dans le film, la mutation du personnage est aussi psychologique : il est comme touché par la grâce le jour où il découvre, à l’occasion d’une balade en mer, le sort des réfugiés, qu’il nomme par ignorance les « fugiés ». Il fallait inventer Diamantino, personnage totalement improbable, qui passe de la naïveté à l’action, et insuffle un ton férocement politique à cette comédie. « Les réalisateurs ne m’ont pas dit grand-chose du rôle. Je savais que mon personnage était la plus grande star mondiale du foot. Je me suis inspiré de Tom Hanks dans Forrest Gump, de Robert Zemeckis, mais aussi de l’adolescent que j’interprétais dans La Gueule que tu mérites, de Miguel Gomes. Pour le reste, il y a du Jacques Tati, du Buster Keaton », ajoutait Carloto Cotta sur la Croisette.
« Nous avons voulu créer un personnage tellement simple qu’il arrive à réagir d’une manière nouvelle aux crises contemporaines », expliquaient, de leur côté, les deux jeunes réalisateurs. « Il y avait 50 % du personnage de Diamantino dans le scénario, et Carloto a fabriqué les 50 % restants », disaient-ils en saluant sa « performance d’acteur ».
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