Cinéma

Jonathan Cohen joue son drôle

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Jonathan Cohen à Paris, le 13 décembre.

Jonathan Cohen à Paris, le 13 décembre. VINCENT DESAILLY POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE »

Il a failli passer à côté de sa vocation. Après avoir raté son bac, à 18 ans, Jonathan Cohen abandonne un BTS action commerciale et fait ses armes dans une série de petits boulots. Le jeune gars de Pantin s’est retrouvé par hasard vendeur de fenêtres. Et il a « cartonné », rigole-t-il aujourd’hui. « Il y avait une forme de mise en scène, j’étais dans le rôle du vendeur, les clients étaient mon public… Je gagnais super bien ma vie. C’était rassurant d’être bon à quelque chose. » Mais un jour, en accompagnant son meilleur ami à un cours de théâtre, c’est le déclic : « J’étais là, avec mon costard et ma mallette, et j’ai été pris d’une envie folle de monter sur scène. » Ni une ni deux, il démissionne et s’inscrit aux cours, restant néanmoins un peu frileux à l’idée de s’assumer aspirant comédien. Pourtant, le cinéma fait partie de sa vie depuis l’enfance, grâce à la collection de VHS de son grand-père, rabbin cinéphile passionné de boxe et de kung-fu, avec qui il a découvert les films de Visconti ainsi que d’autres avec Belmondo, Jackie Chan ou Bruce Lee.

« Ça a été lent, mais j’ai toujours vécu de mon métier. J’ai eu beaucoup de seconds rôles, joué des tonnes de meilleurs potes. Aujourd’hui, je suis prêt pour ce qui m’arrive. »

Aujourd’hui, à 38 ans, définitivement débarrassé de son costume, de sa mallette et de sa timidité, Jonathan Cohen est l’une des valeurs montantes de la comédie française. Sans plan de carrière clair, il a fini par imposer son regard mélancolique, son sourire vaguement triste et son humour potache et sophistiqué. Les petits rôles (dans Nous trois ou rien, de Kheiron, ou Papa ou Maman 2, de Martin Bourboulon) se sont l’an dernier transformés en personnages plus importants dans des films choraux (Coexister, de Fabrice Éboué, ou Budapest, de Xavier Gens), jusqu’à un « vrai » premier rôle, dans la comédie romantique Premières vacances, dont il partage l’affiche avec Camille Chamoux (en salle le 2 janvier). Il y joue Ben, un Parisien attendrissant et un peu coincé, qui part en vacances en Bulgarie sur un coup de tête, avec une fille irresponsable et libre d’esprit rencontrée sur Tinder.


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