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Les bus électriques chinois pèsent sur la demande en pétrole

En 2011, tout le monde s’est moqué du constructeur chinois BYD. Ses bus électriques ? Rien de plus que des jouets. Personne n’imaginait un seul instant que ces engins privés de pot d’échappement puissent un jour s’imposer.

Sept ans plus tard, plus personne de rigole. Et encore moins le secteur pétrolier. Le dynamisme des chinois, qui pour lutter contre la pollution endémique de ses grandes villes misent gros sur l’électrique, commence à faire ployer la demande mondiale en pétrole, note  Bloomberg .

Les chiffres ont de quoi faire pâlir l’or noir : en 2017, la Chine comptait 99 % des 385.000 bus électriques sillonnant les routes de la planète. 17 % de l’ensemble des bus du pays fonctionnent aujourd’hui sur batterie ; et toutes les cinq semaines, les villes chinoises accueillent 9.500 nouveaux véhicules zéro émissions, l’équivalent du nombre de bus circulant à Londres.

Barils inutiles

C’est autant de réservoirs en moins à remplir pour les producteurs de pétrole. Selon le cabinet d’analyse des nouvelles énergies de Bloomberg (BNEF), à chaque fois que 1.000 bus électrifiés se retrouvent sur les routes, la demande quotidienne en pétrole baisse de 500 barils dans le monde.

En 2018, le nombre de barils quotidiens inutiles pourrait progresser de 37 % pour atteindre le chiffre de 279.000, en incluant l’ensemble des véhicules électriques (bus, voitures et camion léger). C’est-à-dire la consommation journalière d’un pays comme la Grèce. Les bus, principalement chinois, représenteraient 233.000 de ces barils superflus.

A l’heure actuelle, c’est encore trop peu comparé aux 95 millions de barils produits quotidiennement. Mais la proportion va nécessairement augmenter.

La France en retard

Si la Chine est en avance sur l’électrification de ses transports, le reste du monde est encore à la traîne. Treize villes, dont Paris, Londres et Los Angeles, ont signé un accord les obligeant à n’acheter que des bus électriques d’ici 2025.

En janvier, la RATP a lancé un appel d’offres pour l’achat de 1.000 bus non émetteurs de gaz à effet de serre, dont 250 fermes. Pour Paris, il s’agit de la première étape dans l’espoir d’atteindre une flotte 100 % électrique d’ici 2025. Mais la première livraison n’est attendue qu’en 2020. Soit 9 ans après les débuts de la Chine.


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