On en parle à Londres : La relation spéciale Trump-Macron intrigue les Anglais
Dire que les Anglais regardent avec envie les relations qu’Emmanuel Macron, à la faveur de son voyage de trois jours à Washington, est en train de tisser avec Donald Trump serait sans doute excessif. La « bromance » (l’amitié virile) entre les deux dirigeants intrigue en tout cas la presse britannique, qui souligne le risque de voir Londres sinon marginalisé, du moins relégué aux seconds rôles.
La visite du président français aux Etats-Unis « paraît cimenter son statut d’Européen favori aux yeux de Donald Trump », estimait vendredi le « Financial Times » . « Alors que May est de toute façon mise sur la touche par le Brexit et que Merkel, après 13 années au pouvoir, est affaiblie par une réélection de justesse et se retrouve avec une coalition embarrassante, le chemin était dégagé pour permettre à un Macron confiant et suprêmement ambitieux de profiter du vide pour devenir le visage de la diplomatie européenne », écrivait jeudi le « Guardian » .
« L’autre special relationship »
Ce que le « FT » appelle « un nouvel âge d’or dans les relations franco-américaines » a de quoi inquiéter Londres. « L’autre special relationship », comme titrait en Une mercredi le « Guardian » ne risque-t-elle pas de supplanter celle que le Royaume-Uni se targue d’entretenir depuis toujours avec les Etats-Unis, au moment même où il pourrait vouloir le revivifier à la faveur du Brexit ?
« En réalité, Londres et Washington continuent d’entretenir de très étroites relations sur la défense ou la sécurité », se rassurait le correspondant aux Etats-Unis de la BBC à l’occasion du très regardé « News at Ten » de jeudi soir.
Plus souvent au téléphone
Le lien séculaire que le Royaume-Uni entretient avec les Etats-Unis n’est évidemment pas menacé. Mais les bonnes relations qu’ont nouées Trump et Macron, au-delà des effusions et des marques de tendresse excessives, soulignent, en creux, les rapports distants qu’entretiennent Trump et May.
Emmanuel Macron est le premier dirigeant étranger à effectuer une visite d’Etat aux Etats-Unis sous la présidence Trump, relevait il y a quelques jours la BBC . « Lui, et pas Mrs May ni Mrs Merkel », insistait la journaliste – May n’avait fait en janvier qu’un voyage officiel. Au moment de décider des frappes en Syrie, le président français aurait eu plus souvent son homologue américain au téléphone que ne l’aurait eu Theresa May. Des symboles, certes. Mais qui comptent. C’est en tout cas pendant qu’Emmanuel Macron était à Washington, qu’a été annoncée la date officielle de la visite de travail de Trump à Londres, le 13 juillet prochain.
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