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Mérieux Développement prospecte le champ de l’agriculture biologique

De la santé humaine à l’agriculture biologique, il n’y a qu’un pas, franchi par Mérieux Développement (MD). Le fonds, filiale de l’Institut Mérieux , vient d’investir 10 millions dans le capital de la société belge Biobest, pionnière de l’agriculture sans produits chimiques. Le groupe lyonnais, acteur mondial de la lutte contre les maladies infectieuses, a toujours exploré les secteurs connexes de la santé des consommateurs, hier à travers la vaccination animale ( Merial ) et aujourd’hui avec sa branche Mérieux Nutrisciences, pour la sécurité des industries agroalimentaires.

Bourdons pollinisateurs

Pour faire son entrée dans  l’agriculture biologique , Mérieux Développement a choisi une ETI de 1.000 salariés, pionnière dans les années 1960 de la sélection de bourdons pollinisateurs, afin d’améliorer la productivité des cultures sous serre. « Biobest est l’un des rares acteurs indépendants de niveau mondial, sur un marché en hausse de 10 % par an, et qui ne peut que s’accentuer sous la pression des consommateurs sensibilisés aux résidus de pesticides », explique Thierry Chignon, senior partner chez MD. L’entreprise compte dix sites de production et quatorze filiales à l’international. Elle a diversifié ses activités pour couvrir l’ensemble des besoins des horticulteurs et maraîchers en lutte biologique intégrée, avec des pièges et des traitements « vivants » – dissémination d’insectes, bactéries et champignons positifs contre les maladies et ravageurs. Sa gamme de gentilles petites bêtes protège les plantes, de la floraison jusqu’à la récolte. Ses solutions éprouvées sous serre sont actuellement en phase d’expérimentation en plein champs. La société a aussi breveté un concept de thérapie ciblée, dite Flying Doctors, utilisant le butinage des bourdons pour délivrer des produits au coeur des fleurs.

Produits vivants

Mérieux Développement, « conformément à notre stratégie d’influencer la gouvernance des entreprises dans lesquelles nous nous engageons », souligne Thierry Chignon, devient un actionnaire minoritaire (entre 10 et 12 %) mais « de référence », en étant le seul partenaire extérieur du holding La Floridienne et de son management.

L’entreprise a besoin d’améliorer l’automatisation de sa production, qui repose sur des cycles de culture de plantes et de multiplication des insectes. Or  le groupe de microbiologie « peut lui apporter son expertise scientifique et industrielle en matière de gestion d’un produit vivant ». Et surtout ses réseaux internationaux, en Chine et aux Etats-Unis, « pour pénétrer un marché très fragmenté, dominé par des acteurs locaux ». Et identifier parmi eux de futurs partenaires : Mérieux Développement prévoit d’injecter 10 millions supplémentaires dans Biobest en vue d’acquisitions.


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