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Airbus et Boeing attendent une nouvelle vague de commandes de long-courriers

On peut être archi-concurrents et parfaitement d’accord. C’est le cas des directeurs commerciaux d’Airbus et de Boeing, Eric Schulz et Ihssane Mounir. Invités par les organisateurs du Paris Air Forum pour débattre des tendances du transport aérien, ce jeudi à Paris, les deux plus grands marchands d’avions civils ont tout deux brossé un tableau radieux de la situation, balayant d’un revers de main les interrogations sur un possible retournement du marché aéronautique.

« Le marché reste porteur, a assuré le patron des ventes de Boeing commercial Aircrafts. Depuis le début de l’année, nous avons déjà engrangé 330 commandes, contre 200 l’an dernier à la même époque. Et il y a encore beaucoup de campagnes en cours, qui devraient se matérialiser d’ici l’été et le salon de Farnborough. 2018 est déjà une bonne année pour Boeing ». Même satisfecit du côté d’Airbus : « Le marché est très porteur en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, renchérit Eric Schulz. La principale difficulté est plutôt de pouvoir produire suffisamment d’avions pour répondre à la demande ».

Les gros-porteurs ont moins la cote

Depuis le début de l’année, les nuages semblent pourtant s’accumuler sur le marché aéronautique, plus spécialement sur le segment de marché des gros-porteurs long-courriers. Si le marché des avions mono-couloirs moyen-courriers – A320 et B737 – est toujours aussi florissant, Boeing n’a enregistré que 7 commandes de 777 en version passager et  Airbus n’a gagné que 15 commandes d’A350 .

Quant aux commandes d’A380 et de 747, elles sont toujours en berne. A la baisse de régime des compagnies du Golfe, qui avaient tiré les ventes de gros-porteurs ces dernières années, se sont ajoutées l’annulation des commandes iraniennes et la crainte d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis, l’Europe et la Chine.

Les tensions politiques et protectionnistes

« Pour l’heure, les tensions politiques n’ont eu aucun impact sur nos ventes, assure le directeur commercial de Boeing. S’agissant de  l’Iran, nous n’avions pas comptabilisé les contrats iraniens dans notre carnet de commandes, contrairement à Airbus », souligne-t-il. Son homologue d’Airbus, Eric Schulz reconnaît pour sa part une baisse des commandes de long-courriers, mais qui serait passagère. « Les commandes de long-courriers répondent à des vagues de commandes et de livraisons, explique-t-il. Nous sommes actuellement dans une phase plus faible, mais nous allons bientôt voir arriver une nouvelle vague de commandes, pour remplacer les premiers Boeing 777 ».

Remplacer les plus vieux 777

Selon Ihssane Mounir, le gros de cette vague de renouvellement n’arrivera toutefois pas « avant 2020-2021 ». Soit la date à laquelle Boeing prévoit l’entrée en service des premiers 777X, conçus pour succéder aux 777-300ER. « Je ne m’attends pas à une nouvelle vague de remplacements avant 2020-2021, avec la sortie des plus vieux 777, mais aussi des A380 et des 747. Cette phase devrait concerner quelque 1.400 appareils. Cependant, l’âge moyen actuel de la flotte de 777 est de seulement 12 ans, pour une durée de vie prévue de 25 ans en moyenne. Nous avons donc le temps d’engranger des commandes ».


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