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Impôt à la source : les doutes de la majorité… et des Français

A moins de six mois de l’échéance, les doutes et les craintes sur la mise en place du  prélèvement de l’impôt à la source restent entiers. Sur le fond, la réforme est  approuvée par les Français, mais dans sa mise en oeuvre, ce grand saut en avant suscite des interrogations, voire plus. Certains députés ont des mauvais retours dans leur circonscription. « Les craintes existent », confirme un député de La République En marche (LREM).

Elles sont de plusieurs natures. D’abord, ceux qui s’inquiètent de l’impact psychologique de voir les entreprises prélever l’impôt en lieu et place de l’Etat, avec, en parallèle, la question de la confidentialité de leurs données. Il y a ensuite les Français craignant de voir leurs crédits d’impôts engloutis dans l’opération, et, plus globalement, la question de la diminution du pouvoir d’achat. Le gouvernement a beau tout faire pour les rassurer, le message passe mal. « Les interrogations se focalisent beaucoup sur les crédits d’impôts. Les gens se disent qu’ils ne seront pas remboursés », confirme le député LREM d’Indre-et-Loire Daniel Labaronne.

La crainte de bugs

Sans parler de la machinerie complexe qui se met en place à Bercy et qui fait craindre des loupés. Les  changements de pied successifs du gouvernement sur la question des employés à domicile ne font rien pour rassurer les Français. A moins de six mois de l’échéance, ils laissent penser que tout n’est pas encore parfaitement calé à Bercy et que les bugs restent possibles. Les enjeux sont lourds puisque, selon un rapport de la Cour des comptes, le risque sur les recettes fiscales est de 2 milliards d’euros.

Enfin, pour les artisans et les petites entreprises, la complexité de la mise en place du prélèvement à la source effraie. « Il y a une vraie interrogation de ces petits acteurs économiques pour ce qui concerne les contrats courts, les apprentis ou les nouveaux salariés. Je leur dis que les solutions techniques existent, mais ils ne les connaissent pas », souligne un député membre de la commission des Finances.

Campagne de communication

Les inquiétudes ne sont pas généralisées. « Dans mes relations avec les habitants de ma circonscription, le prélèvement à la source n’est pas encore un sujet. Mais il faudra faire un gros travail de communication à la rentrée pour expliquer la réforme à ceux qui sont passés à côté du sujet et leur dire pourquoi leur salaire net va baisser », estime Guillaume Chiche, député LREM des Deux-Sèvres.

Le sujet montera en force à la rentrée, à quelques semaines de la mise en oeuvre de la mesure. « Il y aura forcément une phase d’adaptation », estime un autre parlementaire.


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